Résumé de la décision
M. B... A..., citoyen comorien, a fait appel d'une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Mayotte qui avait rejeté sa demande de suspension d'un arrêté préfectoral. Cet arrêté, pris le 1er mars 2021, ordonnait son éloignement du territoire français et interdisait son retour pendant un an. La décision du juge des référés de première instance reposait sur l'absence de preuve d'une vie commune avec ses enfants ou leur mère, et sur le constat que l'arrêté contesté ne portait pas atteinte à son droit à la vie familiale normale ou à l'intérêt supérieur de ses enfants. L'appel a été rejeté, confirmant la décision initiale.
Arguments pertinents
1. Absence de preuve de communauté de vie : Le juge des référés a constaté que M. B... A... n'avait pas établi de résidence commune avec ses enfants. Ce constat a été central pour justifier le rejet de la demande de suspension de l'arrêté. En effet, il a été noté que l'intéressé "ne fait pas valoir de résidence commune avec le seul des enfants dont il établit le lien de filiation".
2. Évaluation de l'intérêt supérieur de l'enfant : Le juge a également conclu que l'arrêté ne portait pas atteinte à l'intérêt supérieur des enfants, notant que M. B... A... n'avait pas apporté des éléments probants pour infirmer cette appréciation. Il est affirmé que malgré les assertions de M. B... A..., aucune preuve substantielle n'a été fournie pour démontrer un impact négatif sur sa vie familiale.
3. Procédure de rejet d'appel : Étant donné que la condition d'urgence n'était pas remplie et que les éléments apportés n’étaient pas suffisants, le juge des référés a décidé de rejeter l'appel sans instruction ni audience, comme prévu par l'article L. 522-3 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du code de justice administrative :
- Ce texte stipule que le juge des référés peut ordonner des mesures pour sauvegarder une liberté fondamentale lorsqu'une atteinte grave et manifestement illégale est établie. Dans l’affaire, le juge a déterminé que l’arrêté préfectoral ne portait pas atteinte à une telle liberté, en affirmant que "l’arrêté contesté ne porte atteinte ni au droit de M. B... A... à mener une vie familiale normale ni à l'intérêt supérieur de ses enfants".
2. Article L. 522-3 du code de justice administrative :
- Cet article donne au juge la possibilité de rejeter une requête lorsque l'urgence n'est pas démontrée, ou que la demande apparaît manifestement irrecevable ou mal fondée. Le juge a décidé dans ce sens, constatant que "la condition d'urgence n'était pas remplie" et que "l'appel de M. B... A... ne peut être accueilli".
Conclusion
La décision s'inscrit dans le cadre d'une rigoureuse application des principes de droit administratif français, évaluant non seulement la validité juridique de l'arrêté préfectoral, mais aussi l'impact sur la vie familiale de M. B... A.... La décision met en évidence la nécessité pour le requérant de fournir des preuves concrètes de sa situation familiale pour contester une mesure administrative d'éloignement.