Résumé de la décision
La décision litigieuse concerne la requête de l'Association française de la cystite interstitielle et de Mme A... pour la suspension de l'exécution d'une décision du 2 août 2019 des ministres des solidarités et de la santé, ainsi que de l'action et des comptes publics, qui refuse d'inscrire le médicament Elmiron sur la liste des médicaments remboursables. La requête est rejetée, le juge des référés considérant que la condition d'urgence n'est pas remplie, car il n'est pas établi que le traitement présente un intérêt médical suffisant pour justifier cette suspension.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence :
Le juge précise que pour qu'une mesure de suspension soit prononcée, l'urgence doit être démontrée par des menaces graves et immédiates sur un intérêt public ou la situation du requérant. Il souligne que « l'urgence justifie la suspension de l'exécution d'un acte administratif lorsque celui-ci porte atteinte de manière suffisamment grave et immédiate à un intérêt public ».
2. Doute sérieux quant à la légalité :
Bien que les requérants avancent qu'il y a des doutes sérieux sur la légalité de la décision, le juge conclut que les pièces du dossier ne prouvent pas que le traitement Elmiron présente un intérêt médical suffisant. La décision qui refuse son inscription ne porte donc pas une atteinte immédiate à la situation des personnes concernées.
3. Rejet de la requête :
En l'absence d'une urgence démontrée, le juge considère qu'il n'y a pas lieu de suspendre l'exécution de la décision contestée.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du Code de justice administrative :
Cet article stipule que pour obtenir la suspension d'une décision administrative, il convient d'établir à la fois une condition d'urgence et un doute sérieux quant à la légalité de la décision. La formulation précise indique que « le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision... lorsque l'urgence le justifie ».
2. Article L. 522-3 du Code de justice administrative :
Cet article permet au juge de rejeter une requête sans audience lorsque celle-ci est manifestement mal fondée. Cela souligne le pouvoir d'appréciation du juge face aux demandes de suspension de décisions administratives. La décision peut être énoncée comme suit : « le juge des référés peut rejeter une requête par une ordonnance motivée, sans instruction contradictoire ni audience publique... lorsqu'il apparaît manifeste, au vu de la demande, que celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative ».
3. Critères d'appréciation de l'urgence :
Le juge des référés doit évaluer « si les effets de l'acte contesté sont de nature à caractériser une urgence justifiant... une mesure de suspension ». Dans cette affaire, il a jugé que les arguments des requérants n’étaient pas suffisamment convaincants pour rencontrer cette exigence.
L'ensemble de ces éléments illustre comment le juge a articulé sa décision autour des critères d'urgence et de légalité tout en s'appuyant sur les dispositions légales pertinentes.