Résumé de la décision
La décision concerne un appel de Mme D... C...-G... contre un jugement du tribunal administratif de Versailles qui avait rejeté sa protestation contre les résultats des élections municipales de Saintry-sur-Seine, qui se sont tenues en mars et juin 2020. Mme C...-G... contestait la sincérité des résultats en raison d'avantages dont aurait bénéficié son adversaire, M. E... F..., en violation de l'article L. 52-8 du code électoral. Le Conseil d'Etat a confirmé le jugement du tribunal administratif, estimant que Mme C...-G... n'avait pas apporté de preuves suffisantes pour étayer ses allégations.
Arguments pertinents
1. Absence de preuves d'avantages matériels : Mme C...-G... a soutenu qu'il y avait eu des avantages matériels illégaux en faveur de M. F..., mais elle n'a pas réussi à fournir des éléments nouveaux pour soutenir ses allégations. La décision stipule : « Il y a lieu d'écarter ce grief par adoption des motifs retenus par les premiers juges, aux termes desquels aucun élément de l'instruction n'établit l'existence d'avantages matériels ou de prestations prohibés ».
2. Rejet des conclusions d'inéligibilité : Le tribunal a jugé que, en l'absence d'irrégularités portant atteinte à la sincérité du scrutin, les demandes d'inéligibilité déposées par Mme C...-G... doivent être rejetées. Cela renforce le principe que sans éléments probants, les conclusions sur l'inéligibilité ne peuvent être acceptées.
Interprétations et citations légales
- Interprétation de l'article L. 52-8 du Code électoral : Ce texte interdit à des personnes morales, à l'exception des partis ou groupements politiques, de financer des campagnes électorales en octroyant des biens, services ou avantages à des prix inférieurs à ceux habituellement pratiqués. Cette règle vise à garantir l'égalité des candidats lors des élections. Le tribunal a considéré que la mise à disposition d'un véhicule par un organisme public dans le cadre de ses fonctions n'était pas un avantage prohibé.
- Code électoral - Article L. 118-3 et L. 118-4 : Ces articles précisent les conditions dans lesquelles une inéligibilité peut être prononcée. Le tribunal a jugé que les conclusions sur la base de ces articles étaient infondées en l’absence de preuve d’irrégularités sérieuses.
Conclusion
Dans cette affaire, le Conseil d'Etat a rejeté les arguments de Mme C...-G... concernant la contestation des opérations électorales, affirmant qu'aucun élément probant n'étayait ses accusations d'irrégularités. La décision souligne également l'importance de fournir des preuves tangibles lors de la contestation des résultats d'une élection, et rappelle les limites posées par le cadre légal sur le financement des campagnes électorales.