Résumé de la décision
Dans la présente affaire, M. A... contestait une décision de refus de permis de construire émise par la commune de Verrières-le-Buisson, qu'il estimait avoir été acquise de manière tacite en raison de l'absence de réponse dans le délai réglementaire d'instruction. La cour administrative d'appel de Versailles, dans un arrêt du 30 décembre 2014, a rejeté son appel. M. A... a alors saisi le Conseil d'État qui a annulé cet arrêt, considérant que la cour avait insuffisamment motivé sa décision sur un point déterminant : la date de notification de la décision de refus.
Arguments pertinents
1. Délai d'instruction et permis tacite : Le Conseil d'État rappelle que, selon le code de l'urbanisme, en l'absence de notification d'une décision expresse dans le délai d'instruction, le silence vaut acceptation de la demande, entraînant un permis de construire tacite. Ainsi, il est crucial de déterminer si la notification de la décision a bien eu lieu dans le délai imparti.
> "Le silence gardé par l'autorité compétente vaut permis de construire tacite." (Code de l'urbanisme - Article R. 424-1)
2. Insuffisance de motivation : La cour a omis de préciser la date de notification du refus, alors que cette date était essentielle pour déterminer l'existence ou non d'un permis tacite. Le Conseil d'État souligne qu'une telle imprécision constitue une insuffisance de motivation.
> "La cour a insuffisamment motivé son arrêt."
3. Question de la durée d'instruction : Le débat sur la durée d'instruction (deux mois ou trois mois) en fonction de la nature de la demande (maison individuelle ou construction de plusieurs bâtiments) a été posé, mais ce point nécessiterait un nouvel examen des faits, ce qui ne peut être fait par le juge de cassation.
Interprétations et citations légales
- Délai d'instruction : Le Code de l'urbanisme établit des délais d'instruction variés selon la nature des demandes de permis. L'article pertinent stipule que :
> "Le délai d'instruction de droit commun est de : (...) b) Deux mois pour (...) les demandes de permis de construire portant sur une maison individuelle (...) ; c) Trois mois pour les autres demandes de permis de construire." (Code de l'urbanisme - Article R. 423-23).
Cette précision est fondamentale pour déterminer si la commune a respecté les délais imposés par la loi et si la notification a été effectuée dans le temps imparti.
- Notification de la décision : La notion de "notification" est cruciale pour la détermination de la prise d'effet du refus. Le Conseil d'État souligne que :
> "Cette notification intervient à la date à laquelle le demandeur accuse réception de la décision, ou doit être regardée comme intervenant à la date à laquelle le pli est présenté pour la première fois."
Cela implique une nécessité d'examiner les dates précises de réception des documents pour trancher sur la légitimité du refus de permis.
En conclusion, cette décision du Conseil d'État met en exergue l'importance d'une motivation claire des décisions administratives ainsi que l'exigence de respecter les délais dépendants de la nature des demandes de permis de construire, soulignant ainsi les droits des demandeurs dans le cadre de la législation sur l'urbanisme.