Résumé de la décision
Les requérantes, Mle Fredilah Rakotoarison et Mle Frezilah Rakotoarison, deux mineures malgaches, ont contesté un arrêté du préfet de Mayotte qui refusait de leur accorder une autorisation de séjour. Elles ont demandé l'annulation de cet arrêté et qu'une autorisation de séjour leur soit délivrée. Le juge des référés du tribunal administratif a rejeté leur demande, considérant que l’éloignement vers Madagascar ne portait pas atteinte de façon illégale à leurs droits fondamentaux. L’ordonnance a été confirmée en appel.
Arguments pertinents
1. Incompétence de l’autorité : Les requérantes alléguaient que l'arrêté préfectoral avait été émis par une autorité incompétente. Cependant, le tribunal a statué que le préfet était bien compétent pour prendre cette décision.
2. Insuffisance de motivation : Les requérantes ont soutenu que l'arrêté manquait de motivation en n'exposant pas suffisamment les circonstances de leur situation personnelle. Le tribunal a cependant estimé que les autorités avaient examiné la situation avec le soin approprié.
3. Erreur manifeste d'appréciation : Les requérantes ont avancé que leur statut de mineures n'avait pas été suffisamment pris en compte, mais le tribunal a jugé qu’il n’y avait pas de lien de filiation avéré avec une personne résidant à Mayotte, ce qui justifiait l’éloignement.
4. Droit au respect de la vie privée et familiale : Elles ont invoqué une atteinte à leur droit au respect de la vie privée et familiale selon l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Le tribunal a estimé que cette atteinte n'était pas manifestement illégale.
5. Demandes d’observations préalables : Les requérantes ont argumenté que l'arrêté aurait dû faire l'objet d'observations préalables conformément à l'article 24 de la loi du 12 avril 2000. Le tribunal a rejeté cette affirmation, considérant que la situation ne justifiait pas cette exigence.
Interprétations et citations légales
Dans l’analyse de la décision, plusieurs textes de loi ont été appliqués :
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Ce texte dispose que le juge des référés peut ordonner en cas d’urgence la sauvegarde d’une liberté fondamentale. Il a été essentiel pour confirmer que le juge était compétent pour prendre la décision après évaluation de l’urgence.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Il stipule que le juge des référés peut rejeter une requête sans audience lorsque celle-ci n’est pas fondée ou ne relève pas de sa compétence. Ce cadre a permis le rejet rapide de la requête des mineures.
- Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Ce texte protège le droit à la vie privée et familiale. Le tribunal a considéré que, bien que cette disposition soit importante, elle ne justifiait pas l’annulation de l’acte préfectoral en l'absence de lien de filiation avéré.
En somme, les arguments des requérantes n'ont pas été jugés suffisants pour remettre en cause la décision préfectorale, car le juge a estimé que l’éloignement ne portait pas une atteinte grave et manifestement illégale à leurs droits fondamentaux, affirmant ainsi la légalité de l’action du préfet de Mayotte.