Résumé de la décision
M. B... conteste la décision du Conseil national de l'ordre des médecins qui a suspendu son droit d'exercer la médecine pour une durée de trois mois en raison d'une insuffisance professionnelle considérée comme dangereuse. Il a formé une nouvelle demande de suspension de cette décision, après qu'une première demande, rejetée par le juge des référés du Conseil d'État le 22 janvier 2021 pour défaut d'urgence, n'a pas abouti. La seconde demande a été également rejetée pour absence d'urgence, le juge des référés indiquant que M. B... n'a pas fourni d'éléments concrets démontrant l'urgence de la suspension.
Arguments pertinents
1. Absence d'urgence : M. B... argumente que son initiative d'obtenir la levée de la sanction et de suivre une formation justifie l'urgence de sa demande. Cependant, le tribunal a estimé que ces seuls éléments ne suffisaient pas à établir l'urgence requise. Le juge précise qu'il n'y a pas eu de précisions sur la nature de son activité professionnelle et les effets économiques de la suspension.
2. Rejet pour insuffisance des éléments : Le juge des référés a souligné qu'il n'était pas nécessaire d'examiner la complexité des moyens énoncés par M. B..., car le déficit d'urgence était une condition suffisante pour rejeter la requête. Cela se base sur l'article L. 522-3 du Code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
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1. Protection contre les décisions administratives
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article établit que le juge des référés peut suspendre une décision administrative s'il existe un doute sérieux quant à sa légalité et que l'urgence le justifie. Cette disposition vise à protéger les droits des administrés face à des décisions potentiellement illégales.
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2. Conditions d'urgence et allocation de la preuve
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Selon ce texte, le juge peut rejeter une requête sans instruction si la condition d'urgence n'est pas remplie, si la requête ne relève pas de la compétence de la juridiction ou si elle est manifestement mal fondée. En l’espèce, le juge a estimé que les éléments apportés par M. B... étaient insuffisants pour prouver l'urgence, ce qui justifie le rejet immédiat de sa requête.
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3. Évaluation du sérieux des moyens
Le juge précise, "sans qu'il soit besoin d'apprécier le sérieux des moyens allégués", ce qui met en avant le principe selon lequel la condition d'urgence peut être une raison suffisante pour ne pas examiner les arguments sous-jacents. Cela souligne l'importance de l'urgence dans le cadre des référés, en tant que condition préalable à l'examen des autres mérites de la requête.
Conclusion
La décision du juge des référés de rejeter la demande de M. B... repose principalement sur la constatation de l'absence d'urgence, mettant en lumière la rigueur avec laquelle les conditions de recevabilité sont examinées dans le cadre des procédures de référé administratif. Les articles de loi cités révèlent une structure qui protège à la fois l'administration et les droits des individus, dans un cadre juridique exigeant quant aux preuves apportées.