Résumé de la décision
M. A..., lauréat d'un concours de la fonction publique, a saisi le juge des référés du tribunal administratif de Toulon pour faire cesser ce qu'il considère comme une dégradation de ses conditions de travail et pour obtenir des mesures concernant sa situation professionnelle. Le juge a partiellement fait droit à ses demandes en enjoignant au préfet du Var de lui permettre d'exercer ses fonctions, mais a rejeté le surplus de sa requête, notamment ses allégations concernant des atteintes à sa présomption d'innocence et à sa vie privée. M. A... a interjeté appel de cette décision. L’appel a été rejeté par la cour, considérant que les éléments apportés par M. A... ne démontraient pas l’existence d’atteintes aux droits invoqués.
Arguments pertinents
1. Absence d'éléments probants : Le juge des référés a souligné que M. A... n'a pas apporté d'éléments probants confirmant ses allégations de surveillance ou d’information judiciaire, ce qui empêche de caractériser une atteinte à la présomption d'innocence. Il a affirmé que "le requérant n'apporte aucun élément nouveau susceptible d'infirmer la solution retenue par le juge des référés du tribunal administratif de Toulon sur ces points."
2. Irrecevabilité des nouvelles demandes : La cour a considéré que les conclusions visant à l'affectation de M. A... à un nouveau poste à Nice, présentées pour la première fois en appel, étaient irrecevables, car elles n’avaient pas été soumises au premier juge. La décision précise que "ces conclusions sont, par suite, irrecevables."
Interprétations et citations légales
L’analyse de cette décision repose sur plusieurs textes du Code de justice administrative :
1. Conditions de l'urgence et de l'atteinte grave :
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article stipule que "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale..." Cela souligne que le juge doit apprécier si les conditions d'urgence et l'atteinte grave aux droits fondamentaux sont établies.
2. Rejet de la requête sans instruction :
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : L'article permet au juge de rejeter une requête sans audience si les conditions d'urgence ne sont pas remplies ou si la demande est manifestement mal fondée. Il est précisé que "le juge des référés peut, par une ordonnance motivée, rejeter une requête sans instruction ni audience [...]". Cette disposition a été appliquée pour conclure que M. A... n’a pas prouvé ses allégations.
Conclusion
La décision confirme que pour bénéficier de la protection des droits fondamentaux par le juge administratif, il est impératif de présenter des justifications solides et admissibles dès la première instance. L'irrecevabilité de nouveaux arguments en appel reflète l'importance de la procédure dans la protection et le traitement des droits des fonctionnaires dans le cadre des litiges administratifs.