Résumé de la décision
Mme A..., ressortissante albanaise, a demandé au juge des référés du tribunal administratif de Melun d'ordonner la constatation de la caducité de la décision de transfert vers la Suède, de mettre fin à sa rétention et de lui délivrer une attestation de demandeur d'asile. Le juge a rejeté sa demande par ordonnance du 20 août 2019. En appel, Mme A... soutient que sa requête est recevable, que la condition d'urgence est remplie et que l'ordonnance attaquée est entachée d'une erreur manifeste d'appréciation. La cour a finalement rejeté l'appel, considérant qu'il n'y avait pas d'atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue le droit d'asile.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de la requête : La cour a confirmé que la requête de Mme A... était recevable, mais a examiné les conditions d'urgence et de légalité de la décision de transfert.
2. Condition d'urgence : Mme A... a soutenu que l'urgence était justifiée par la décision de transfert programmée pour le 30 août 2019. Cependant, la cour a noté que le préfet avait informé les autorités suédoises de la déclaration de fuite de l'intéressée, prolongeant ainsi le délai de transfert jusqu'au 20 juillet 2020.
3. Erreur manifeste d'appréciation : La cour a rejeté l'argument selon lequel le préfet n'avait pas démontré qu'il avait informé les autorités suédoises de la prolongation du délai de transfert, considérant que la requérante n'apportait pas d'éléments pour infirmer l'appréciation du juge de première instance.
Interprétations et citations légales
1. Droit d'asile et conditions de transfert : La décision s'appuie sur le droit constitutionnel d'asile, qui est une liberté fondamentale. Selon le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 742-3, "l'étranger dont l'examen de la demande d'asile relève de la responsabilité d'un autre État peut faire l'objet d'un transfert vers l'État qui est responsable de cet examen". Cela implique que le transfert peut être effectué dans un cadre légal précis, respectant les délais établis.
2. Urgence et atteinte à la liberté fondamentale : L'article L. 521-2 du Code de justice administrative stipule que le juge des référés peut ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale en cas d'atteinte grave et manifestement illégale. La cour a jugé que l'absence d'atteinte à la liberté fondamentale était manifeste, car le préfet avait respecté les procédures en informant les autorités suédoises.
3. Rejet de la requête : En conclusion, la cour a appliqué l'article L. 522-3 du Code de justice administrative, qui permet de rejeter une requête par ordonnance motivée lorsque celle-ci est manifestement mal fondée. La cour a ainsi rejeté la requête de Mme A..., confirmant que les conditions d'urgence et de légalité n'étaient pas remplies.
Conclusion
La décision de la cour souligne l'importance de la conformité aux procédures légales dans le cadre des demandes d'asile et des transferts entre États, tout en affirmant que les droits fondamentaux doivent être respectés dans le cadre des lois en vigueur.