Résumé de la décision
La décision concerne M. B..., qui a contesté un arrêté d'assignation à résidence pris par le ministre de l'intérieur en vertu de l'état d'urgence. Cet arrêté a été prononcé le 27 novembre 2015 et a cessé d'être applicable le 25 février 2016. L'appel de M. B... a été enregistré après l'expiration de cette mesure, rendant la demande de suspension de son exécution sans objet. En conséquence, le juge des référés du Conseil d'État a rejeté les conclusions de M. B..., y compris celles relatives à l'aide juridictionnelle et au remboursement des frais.
Arguments pertinents
1. Cessation d'application de la mesure : La mesure d'assignation à résidence a pris fin le 25 février, et par conséquent, toute demande de suspension était devenue sans objet. La décision souligne que "la mesure d'assignation à résidence dont la suspension est demandée ayant cessé de recevoir application, les conclusions de M. B... sont devenues sans objet".
2. Inadmissibilité de l'aide juridictionnelle : Compte tenu des circonstances, il n'a pas été décidé d'admettre M. B... au bénéfice de l'aide juridictionnelle à titre provisoire, ni de mettre à la charge de l'État les sommes demandées. Cela illustre que l'absence d'une décision utile motive le rejet de la demande d'aide.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur l'interprétation des lois régissant l'état d'urgence et les procédures administratives. Plusieurs textes sont cités:
- Loi n° 55-385 du 3 avril 1955: Établit les conditions de l'état d'urgence et la possibilité de mesures restrictives.
- Loi n° 2015-1501 du 20 novembre 2015: Proroge l'état d'urgence et encadre les mesures pouvant être adoptées pendant cette période.
Il est notamment précisé que, selon la loi du 20 novembre 2015, "les mesures prises sur le fondement de la prorogation prononcée par la loi ne peuvent être prolongées sans être renouvelées". Au-delà, il est essentiel de noter que la prorogation de l'état d'urgence ne permet pas à une mesure d'être automatiquement renouvelée après la fin de son terme.
La décision fait également mention des articles pertinents du Code de justice administrative et de la loi du 10 juillet 1991 :
- Code de justice administrative - Article L. 761-1: Traite du remboursement des frais d'instance.
- Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37: Établit le cadre de l'aide juridictionnelle.
Ainsi, les principes de droit s'entrecroisent pour justifier l'issue de la décision, en mettant en lumière l'importance de la temporalité des mesures administratives dans le cadre de l'état d'urgence.