Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B... a contesté un arrêté du ministre de l'Intérieur du 18 décembre 2015 qui l’assignait à résidence, en raison de la prorogation de l'état d'urgence. Le conseil a indiqué que les mesures prises dans le cadre de la prorogation de l'état d'urgence de novembre 2015 avaient cessé d'être effectives au 25 février 2016 à minuit. M. B... a interjeté appel le 25 février, alors que la mesure n'était plus applicable. En conséquence, le juge des référés du Conseil d'État a déclaré que les demandes de M. B... pour la suspension de l'arrêté étaient devenues sans objet. Aucune somme n’a été mise à la charge de l'État.
Arguments pertinents
Dans sa décision, le juge a examiné plusieurs points fondamentaux :
1. Cessation d'application des mesures : La mesure d'assignation à résidence a cessé d'être applicable à partir du 25 février 2016. Ainsi, "la mesure d'assignation à résidence dont la suspension est demandée ayant cessé de recevoir application, les conclusions de M. B... sont devenues sans objet."
2. Timing de l'appel : L'appel de M. B... n’a été enregistré qu’après la date de cessation des effets de l'arrêté, ce qui a rendu impossible un examen utile de la demande.
3. Absence de condamnation de l'État : Étant donné que la demande de suspension était devenue sans objet, le tribunal a jugé qu'il n'y avait pas lieu d’octroyer la somme demandée au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
Le tribunal s'est fondé sur plusieurs textes juridiques pour justifier sa décision, notamment :
- Loi n° 55-385 du 3 avril 1955 : Cette loi établit le cadre juridique pour l'état d'urgence en France. Les mesures prises en vertu de cette loi sont temporaires et doivent respecter des délais stricts.
- Loi n° 2015-1501 du 20 novembre 2015 : Elle proroge l'état d'urgence, stipulant que les mesures devaient être renouvelées pour continuer d'être appliquées, ce qui n'a pas été fait pour l'arrêté de M. B... "les mesures prises sur le fondement de la prorogation prononcée par la loi du 20 novembre 2015 ne peuvent être prolongées sans être renouvelées."
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit que, lorsque le juge administratif décide qu'une partie doit être condamnée à payer une somme, celle-ci peut être mise à la charge de l'État. Toutefois, le tribunal a décidé qu'il n'y avait pas lieu à cette condamnation dans les circonstances de l'espèce.
Ainsi, le juge a soigneusement examiné la légalité des mesures en considérant les faits entourant la période de l’état d'urgence et les stipulations légales qui y sont associées pour en déduire que les demandes de M. B... étaient devenues inapplicables et, par conséquent, sans objet.