Résumé de la décision
La décision concerne la requête de M. D..., qui contestait une décision implicite du président de la chambre départementale et régionale des huissiers de justice de Paris ayant rejeté sa demande de désignation d'un huissier de justice. Le juge des référés du Conseil d'Etat a examiné la question de la compétence et l'urgence de la demande, et a conclu que la requête n'était pas recevable, entraînant son rejet sans instruction ni audience.
Arguments pertinents
1. Urgence et atteinte à une liberté fondamentale : M. D... soutenait que la condition d'urgence était remplie et que sa demande concernait une atteinte manifeste à une liberté fondamentale. Cependant, le juge des référés a jugé que la demande ne relevait pas de sa compétence.
2. Compétence du Conseil d'Etat : Le juge a souligné que, selon l'article R. 311-1 du Code de justice administrative, le Conseil d'Etat ne pouvait être saisi en premier et dernier ressort que pour des litiges dont il a compétence directe. Cela s'est avéré ne pas être le cas pour la requête de M. D..., qui contestait une décision d'une autre autorité.
3. Rejet de la requête : En vertu de l'article L. 522-3 du Code de justice administrative, le juge a décidé que la requête de M. D... était manifestement irrecevable et a ordonné son rejet dans une procédure simplifiée.
Interprétations et citations légales
- Conditions de compétence du Conseil d'Etat : Selon le Code de justice administrative - Article R. 311-1, le Conseil d'Etat ne peut connaître en premier et dernier ressort que des litiges pour lesquels il a compétence directe. Cela limite les cas dans lesquels le juge des référés peut intervenir et détermine le cadre de ses prérogatives.
- Rejet des demandes sans instruction : L'article L. 522-3 du même code stipule que le juge des référés peut, par ordonnance motivée, rejeter une requête sans audience lorsque les conditions d'urgence ne sont pas remplies ou que la demande est manifestement irrecevable ou mal fondée. Cette disposition est cruciale car elle permet d'éviter des procédures inutiles devant le Conseil d'Etat lorsque les demandes n'ont pas de fondement légitime.
- Atteinte à la liberté fondamentale : Le juge des référés mentionne dans son analyse que, même si M. D... invoque une atteinte à une liberté fondamentale, cela ne suffit pas pour justifier une intervention si la demande ne se rattache pas à un litige relevant de la compétence du Conseil d'Etat.
Cette décision met en évidence l'importance de la compétence juridictionnelle et précise que les instances administratives doivent respecter les limites de leur autorité lors de la traitement des demandes.