Résumé de la décision
La SARL SACAS et le cabinet MJA ont déposé une requête devant le juge des référés du Conseil d'État afin de suspendre l'exécution d'une décision de mise en recouvrement de propositions de rectification fiscale notifiée le 29 septembre 2017. Ils soutenaient que l'urgence était caractérisée par une violation de la loi fiscale et que cette décision portait atteinte à la liberté de disposer de leurs biens financiers, menaçant ainsi leur existence. Le juge a rejeté leur requête, considérant qu'il n'était pas compétent pour connaître cette affaire en premier ressort, conformément aux dispositions du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : La requête mentionnait une violation de la loi fiscale constituant une situation d'urgence. Cependant, le juge a estimé que cette urgence ne suffisait pas pour justifier sa compétence dans le cadre des demandes portant sur des décisions fiscales.
2. Compétence du Conseil d'État : Le juge a rappelé que le Conseil d'État ne pouvait être saisi en premier et dernier ressort que pour des questions relevant de sa compétence directe. À cet égard, il a statué que la suspension d'une décision de l'administration fiscale ne relevait pas de sa compétence.
_Citation pertinente : « Le juge des référés ne peut être régulièrement saisi [...] d'une requête tendant à la mise en oeuvre [...] que pour autant que le litige principal [...] ressortit [...] à la compétence directe du Conseil d'État. »_
3. Rejet de la requête : Étant donné l'incompétence du Conseil d'État pour connaître de cette demande, la requête a été rejetée selon la procédure de l'article L. 522-3 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes du code de justice administrative pour justifier l'orientation du jugement :
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner des mesures de sauvegarde pour une liberté fondamentale, mais seulement si la condition d'urgence est remplie. Ce cadre limite la capacité du juge à agir dans des cas où l'urgence ne peut pas être clairement établie ou lorsque le litige ne relève pas de sa compétence.
_Citation pertinente : « Le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale... »_
- Code de justice administrative - Article R. 311-1 : Cet article définit les compétences respectives des juridictions administratives. En l'absence de l'une des conditions mises en avant dans l'article, le Conseil d'État ne peut pas être saisi.
_Citation pertinente : « La suspension de l'exécution de cette décision de l'administration fiscale n'est manifestement pas [...] dont il appartient au Conseil d'État de connaître en premier ressort. »_
En conclusion, la décision illustre bien le cadre juridique dans lequel le juge des référés du Conseil d'État opère, en insistant sur la compétence et les contours des urgences en matière fiscale, restreignant ainsi la portée des demandes en référé dans ce domaine.