Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme Olga Gorlenko contestait le rejet de ses démarches pour obtenir un récépissé de demande de renouvellement de titre de séjour après une période de deux ans sans délivrance de document. Elle sollicitait du juge des référés qu'il enjoigne au préfet des Alpes-Maritimes de lui délivrer un récépissé dans un délai de 48 heures. En réponse, le ministre de l’intérieur a indiqué qu’un récépissé avait été envoyé à Mme Gorlenko postérieurement à l'introduction de la requête, rendant les conclusions de la requérante sans objet. Finalement, le tribunal a constaté qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur la demande et a accordé une somme de 1 500 euros à Mme Gorlenko au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative, en raison des frais qu'elle a engagés.
Arguments pertinents
1. Absence de nécessité de statuer : Le ministre de l'Intérieur a affirmé que le préfet avait délivré un récépissé valide, ce qui a rendu toutes les demandes de la requérante caduques. Le tribunal a retenu que, selon l'article L. 521-2 du code de justice administrative, le juge des référés peut ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale, mais puisque la situation de la requérante avait été régularisée, il n'y avait plus nécessité d'intervenir.
2. Droit à un recours effectif : Mme Gorlenko soutenait que ses droits étaient gravement atteints, notamment sa capacité à travailler et à circuler librement. Cependant, l’ordonnance a souligné que le récépissé récemment délivré lui permettait de travailler et constitué une réponse suffisante à ses souhaits légitimes.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article L. 521-2 : Cet article habilite le juge à intervenir dans des situations où une atteinte grave à une liberté fondamentale est constatée. La décision de la cour précise : « Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale... ». Cela implique que l'atteinte doit être substantielle et non simplement hypothétique ou en attente de clarification.
2. Article L. 761-1 et indemnisation : Cet article dispose que l'État peut être condamné à payer une somme à une partie pour couvrir les frais de justice engagés si cette partie obtient gain de cause, même partiellement. La décision mentionne : « ... il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'État la somme de 1 500 euros... », ce qui illustre l'intention du législateur de garantir un droit à un recours effectif tout en reconnaissant des frais éventuels et injustificables à la suite de la procédure.
Cette décision illustre comment le respect des procédures administratives, notamment le droit d'émettre un récépissé, peut précéder et résoudre des conflits de droits liés au séjour des étrangers.