Résumé de la décision
La décision concerne une demande d'opposition au changement de nom formulé par M. C...B... et M. A...B..., qui ont été autorisés par un décret du 3 juin 2015 à prendre le nom "de D...", celui de leur mère. Mme E...G...F...D... et d'autres membres de la famille ont interjeté appel de ce décret. La demande d'opposition a été rejetée par le Conseil d'Etat pour insuffisance de justifications d'un préjudice et pour un intérêt légitime des requérants au changement de nom. Mme G...F...D... et ses co-requérants ont été condamnés à verser 3 500 euros aux demandeurs.
Arguments pertinents
1. Intérêt légitime : Le Conseil d’Etat a affirmé que M. C...B... et M. A...B... avaient un intérêt légitime à reprendre le nom "de D...", ayant porté ce nom jusqu'à un certain âge malgré l'attribution du nom "B..." après la légitimation par mariage de leurs parents. La décision indique : « …dans les circonstances de l'espèce, ils justifiaient d'un intérêt légitime à demander de reprendre le nom " de D..." ».
2. Absence de préjudice : Il a été noté que les opposants n'avaient pas prouvé un préjudice découlant du changement de nom. Le Conseil d’Etat précise, « … Mme E...G...F...D...et autres ne justifient d'aucun préjudice causé par le changement de nom accordé à M. C...B...et M. A...B... ».
3. Responsabilité des frais : Le Conseil d’Etat a constaté que, conformément à l'article L. 761-1 du code de justice administrative, les requérants, qui ont perdu le procès, doivent rembourser les frais engagés par la partie gagnante.
Interprétations et citations légales
1. Article 61 du Code civil :
- « Toute personne qui justifie d'un intérêt légitime peut demander à changer de nom ».
- Le Conseil d’État a appliqué cet article pour conclure que les intéressés remplissaient les conditions requises pour demander le changement.
2. Article 334-1 du Code civil :
- « L'enfant naturel acquérait le nom de celui de ses deux parents à l'égard duquel sa filiation était établie en premier lieu ».
- Ceci a été cité pour démontrer les changements historiques dans le nom des intéressés et leur légitimité à demander le retour à un nom précédemment porté.
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative :
- Il définit les conditions de prise en charge des frais de justice. Le Conseil d’État a utilisé cet article pour justifier que Mme G...F...D... et autres devaient verser des frais à MM. B..., les considérant comme partie non perdante dans ce litige.
En somme, le Conseil d'État a analysé la légitimité de la demande de changement de nom à partir du cadre légal, tout en soulignant l'absence de préjudice pour les opposants et en imposant des frais à la partie perdante.