Résumé de la décision
La décision concerne l’abrogation d'un visa par une autorité préfectorale ou consulaire. Elle établit que les titulaires de visa en France, que ce soit pour un séjour de plus ou moins de trois mois, peuvent contester l'abrogation de leur visa devant le tribunal administratif compétent sans devoir passer par une instance préalable, telle que la commission instituée pour les refus de visa. Le tribunal administratif de Nantes est compétent pour examiner les recours liés aux décisions d'abrogation par les autorités consulaires, alors que les décisions d'abrogation par les préfets sont à contester devant les tribunaux administratifs territoriaux.
Arguments pertinents
1. Conditions d'abrogation du visa : L'article 34 du règlement (CE) n° 810/2009 prévoit que l'annulation et l'abrogation d'un visa peuvent survenir si les conditions de délivrance ne sont pas respectées. Il s'agit d'une compétence réservée aux autorités délivrantes. En particulier, un visa est annulé lorsqu'il est prouvé qu'il a été obtenu frauduleusement. Cette notion est reprise dans le code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui établit des critères précis pour l'abrogation par le préfet (Ce code - Article R. 321-6 et R. 321-7).
2. Recours contre l'abrogation : Le recours contre les décisions d'abrogation relève du tribunal administratif compétent, ce qui garantit une protection juridique contre les décisions administratives. Les dispositions précisent les recours applicables : « Les titulaires dont le visa a été annulé ou abrogé peuvent former un recours contre cette décision » (Règlement CE - Article 34), et cela même si l'abrogation est faite par une autorité diplomatique ou consulaire, contrairement aux décisions de refus de visa qui nécessitent une saisie préalable de la commission (Code de l'entrée et du séjour des étrangers - Article D. 211-5).
Interprétations et citations légales
1. Concernant l'abrogation du visa : L'article R. 321-6 stipule que l'abrogation du visa peut être prononcée si l'étranger « exerce en France une activité lucrative sans y avoir été régulièrement autorisé » ou s'il existe des « indices concordants » quant à son intention de s'établir en France de façon inappropriée. Cette précision légale assure que l'abrogation s'effectue sur une base justifiable et non arbitraire.
2. Droit de recours : L'article D. 211-5 souligne l'importance du recours contre les refus de visa, mais la jurisprudence stipule qu'aucun recours préalable n'est requis pour l'abrogation d'un visa, ce qui constitue une garantie supplémentaire pour le titulaire du visa. En effet, le texte précise que « la saisine de cette commission est un préalable obligatoire à l'exercice d'un recours contentieux » mais seulement pour les décisions de refus de visa, et non pour les abrogations.
3. Compétence des tribunaux : Le Tribunal administratif de Nantes est compétent pour les décisions d'abrogation prises par les autorités diplomatiques ou consulaires, contrairement aux décisions des préfets qui relèvent de tribunaux administratifs territoriaux, comme précisé par les articles R. 312-18 et R. 312-19 du Code de justice administrative.
Ainsi, cette décision clarifie les voies de recours et l'application des règles relatives à l'abrogation des visas, garantissant ainsi une protection effective pour les étrangers concernés.