Résumé de la décision
Dans cette affaire, les consorts F... ont contesté un permis de construire accordé à la société PetT Technologie pour l’installation de cinq éoliennes dans la commune de La Chapelle-Glain. Leur demande d'annulation a d'abord été rejetée par le tribunal administratif de Nantes, mais la cour administrative d’appel de Nantes a annulé ce jugement, donnant raison aux consorts F.... La société PetT Technologie a alors demandé l'annulation de cet arrêt de la cour d'appel. Le Conseil d'État a finalement annulé l'arrêt de la cour administrative d’appel, statuant que les consorts F... n'avaient pas d'intérêt à agir contre le permis de construire.
Arguments pertinents
Le Conseil d'État a considéré que les consorts F... n'avaient pas justifié d'un intérêt suffisant pour contester le permis de construire en raison de la distance (environ 2,5 kilomètres) entre leur propriété et le site du projet, ainsi que la hauteur des éoliennes (116 mètres). Le rapport indique : « ...les consorts F... ne justifient pas, au regard tant de la distance qui sépare le château du site retenu pour l'implantation du projet éolien que de la configuration des lieux, d'un intérêt leur donnant qualité pour agir. » Le Conseil a également souligné qu'en reconnaissant un intérêt à agir, la cour d'appel avait donné une « qualification juridique erronée » aux faits.
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État a appliqué les principes liés à l'intérêt à agir en matière administrative, en référence à l'article L. 600-1 du Code de l'urbanisme et à la jurisprudence associée. En particulier, il a mis en avant que pour qu'un tiers puisse contester un permis de construire, il doit démontrer qu'il subira un préjudice réel et direct, ce qui n'était pas le cas ici.
Dans son raisonnement, le Conseil d'État a précisé : « ...la cour a donné aux faits ainsi énoncés une qualification juridique erronée ; que, par suite et sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens du pourvoi, la société PetT Technologie est fondée à demander l'annulation de l'arrêt attaqué. »
En conséquence, le Conseil a fait application de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative, qui stipule que la partie perdante peut être condamnée à verser une somme pour couvrir les frais légaux de la partie gagnante. En l'occurrence, la décision a aliéné un montant de 4 000 euros aux consorts F..., puisque la société PetT Technologie n'était pas considérée comme la partie perdante.
Citation légale clé :
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : « [...] est mis à la charge de la partie qui perd l'instance le versement d'une somme au titre des frais exposés non compris dans les dépens. »
Cette décision souligne l'importance de la condition d'intérêt à agir dans les contentieux administratifs liés à l'urbanisme et aux projets d'aménagement, tout en établissant un précédent quant aux critères d'évaluation de l'intérêt à agir pour des tiers.