Résumé de la décision :
La décision discute d'une demande d'annulation pour excès de pouvoir de la part de l'Union populaire républicaine (UPR) concernant la grille des nuances politiques établie par le ministre de l'intérieur pour les élections législatives de juin 2017. Cette grille ne reconnaissait pas de nuance propre à l'UPR, classant ses candidats dans la catégorie "divers". Le tribunal a rejeté la demande de l'UPR, estimant que le ministre avait agi dans le cadre de son pouvoir d'appréciation, sans commettre d'erreur manifeste. Les conclusions de l'UPR, ainsi que celles visant une injonction et des frais, ont également été rejetées.
Arguments pertinents :
1. Objet de la grille des nuances politiques : Le tribunal a souligné que la "grille des nuances politiques" vise à faciliter l'agrégation des résultats électoraux pour informer les pouvoirs publics et le public. Par conséquent, il est justifié qu'elle limite le nombre de nuances politiques.
> "Considérant, d'une part, que l'objet de la 'grille des nuances politiques' est de permettre l'agrégation des résultats des élections en vue de l'information des pouvoirs publics et des citoyens..."
2. Emergency d'appréciation du ministre : Le tribunal a jugé que, au regard des résultats électoraux et de la représentativité de l'UPR à la date de la décision, le ministre n'avait pas commis d'erreur manifeste d'appréciation en ne créant pas une nuance propre à l'UPR.
> "il ne ressort pas des pièces du dossier ... que le ministre ... aurait ... commis une erreur manifeste d'appréciation."
3. Absence d'obligation d'explication : Le tribunal a également noté qu'aucune disposition législative ou règlementaire n'imposait au ministre de justifier les choix opérés dans l'établissement de la grille des nuances politiques. Les candidats disposent des moyens de connaître leur classement et de demander des rectifications éventuelles.
> "Considérant, d'autre part, qu'aucune disposition législative ou réglementaire n'impose au ministre de l'intérieur de faire connaître aux candidats, qui sont informés de la 'grille des nuances politiques' qui a été retenue pour l'élection, les motifs qui ont conduit à l'établissement de cette grille."
Interprétations et citations légales :
1. Décret n° 2014-1479 du 9 décembre 2014 : Ce décret fixe les modalités de mise en œuvre des traitements automatisés de données personnelles relatifs aux élections. Il précise les responsabilités du ministre de l’intérieur concernant la création de la grille des nuances politiques. L'absence de nuance propre pour un parti ne constitue pas une violation des droits de ce dernier, tant que la grille est conforme aux objectifs visés par le décret.
2. Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 : Cette loi régit la protection des données personnelles. L’article 39 permet aux individus de demander la rectification de leur classement, encadrant ainsi le droit des candidats à contestation sans obliger l'administration à détailler ses choix.
> "les candidats peuvent ... avoir accès au classement qui leur a été affecté et en demander la rectification en application de l'article 39 de la loi du 6 janvier 1978."
Ces éléments indiquent que le tribunal a veillé à préserver l'équilibre entre la nécessité d'informer le public et la représentation des différentes forces politiques, tout en respectant les normes juridiques établies.