Résumé de la décision
M. et Mme C... ont formé un pourvoi en cassation contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Marseille qui annulait un jugement du tribunal administratif de Bastia. Ce jugement avait annulé un arrêté du maire de l'Ile Rousse rejetant leur demande de permis de construire. Le Conseil d'État a rejeté leur pourvoi, confirmant que l'arrêt de la cour administrative d'appel était fondé sur des motifs valables concernant l'urbanisation du littoral et le respect des dispositions légales applicables.
Arguments pertinents
1. Compétence de l'État : La cour a jugé que l'État avait la qualité de défendeur dans l'affaire, puisque le maire se conformait à un avis négatif du préfet. Le Conseil d'État a affirmé que "l’annulation de la décision par laquelle le maire... rejette la demande de permis... est susceptible de préjudicier aux intérêts... dont le législateur a confié la défense au représentant de l’État."
2. Réglementation de l'urbanisation : La cour a conclu que le projet ne respectait pas les exigences pour une extension de l’urbanisation. En citant le Code de l'urbanisme, elle a précisé que "l'extension de l'urbanisation doit se réaliser soit en continuité avec les agglomérations et villages existants." Elle a noté que la parcelle en question était distincte d'un espace déjà urbanisé.
3. Appréciation souveraine des faits : La cour a exercé une appréciation souveraine des faits, jugeant que la distance d'environ 100 mètres du rivage, ainsi que l'environnement urbain et naturel limitant autour de la parcelle, justifiait le rejet de la demande par le maire.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'urbanisme - Article L. 422-5 : Cet article stipule que pour les projets situés sur des territoires sans document d'urbanisme, le maire doit recueillir l'avis conforme du préfet. Le Conseil a confirmé que l'avis négatif du préfet obligeait le maire à rejeter la demande : "l'avis négatif du préfet... a pour effet de rendre illégale la délivrance du permis de construire sans son accord."
2. Code de l'urbanisme - Article L. 146-4 : Cet article impose des conditions strictes pour l'extension de l'urbanisation, surtout près des rives. Le Conseil a cité que "l'extension limitée de l'urbanisation des espaces proches du rivage doit être justifiée dans le plan local d'urbanisme." La décision de la cour a mis en lumière que le projet de M. et Mme C... ne répondait pas à ces critères de justification.
3. Appréciation des faits : La cour a fait valoir que la vitalité ou le caractère urbanisé d'une zone ne se juge pas uniquement par la distance au rivage, mais également par les structures environnantes, soulignant que "le terrain d'assiette du projet... n'était pas situé en continuité d'un espace déjà urbanisé."
Cette analyse démontre que la cour a agi conformément à la législation urbaine en vigueur et a correctement exercé son pouvoir d'appréciation des faits. Le rejet du pourvoi témoigne d'une application rigoureuse et ciblée des normes légales en matière d'urbanisme.