Résumé de la décision
Mme C...A...B..., épouse d’un ressortissant français depuis le 28 octobre 2006, a formulé une demande d'acquisition de la nationalité française, déposée le 23 avril 2015. Cependant, cette demande a été rejetée par un décret du Premier ministre du 7 avril 2017, au motif que Mme A...B... ne répondait pas aux critères d'assimilation à la communauté française. En conséquence, Mme A...B... a demandé l'annulation de ce décret pour excès de pouvoir, mais sa requête a été rejetée.
Arguments pertinents
1. Assimilation à la communauté française : Le décret du Premier ministre a été justifié par le fait que Mme A...B... n'était pas assimilable à la communauté française. Ce constat repose sur une évaluation de son comportement, jugé incompatible avec les valeurs essentielles de la société française.
> « [...] l'intéressée ne pouvait être regardée comme assimilée à la communauté française. »
2. Application correcte des textes : Il a été conclu que le Premier ministre n’avait pas fait une inexacte application des dispositions de l’article 21-4 du Code civil, qui stipule le droit du Gouvernement de s'opposer à l'acquisition de la nationalité pour des motifs d'indignité ou de défaut d'assimilation.
> « [...] le Premier ministre n'a pas fait une inexacte application des dispositions de cet article en s'opposant à ce que l'intéressée acquière la nationalité française. »
Interprétations et citations légales
L’interprétation des articles du Code civil, notamment :
- Code civil - Article 21-2 : Cet article précise que l'acquisition de la nationalité française par une personne étrangère mariée à un Français est conditionnée par le maintien d'une communauté de vie affective et matérielle pendant quatre ans et la conservation de la nationalité par le conjoint français. Mme A...B... remplissait ces conditions, mais ce n’était pas suffisant face aux critères d'assimilation.
- Code civil - Article 21-4 : Cet article permet au Gouvernement de s'opposer à l'acquisition de la nationalité française pour des motifs d'indignité ou de défaut d'assimilation, ce qui a été utilisé pour justifier le refus de Mme A...B.... Les décisions administratives en matière de naturalisation prennent en compte des conditions plus larges que la simple situation matrimoniale.
> « Le Gouvernement peut s'opposer par décret en Conseil d'État, pour indignité ou défaut d'assimilation autre que linguistique, à l'acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger [...] »
En somme, la décision souligne l'importance des valeurs et des principes de la société française dans le processus d’intégration et d'acquisition de la nationalité, faisant ressortir que la simple union avec un ressortissant français ne suffit pas à garantir cette assimilation.