Résumé de la décision
La décision concerne une demande de Mme B... qui, dans le cadre d'un pourvoi en cassation contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Paris, a soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) relative à la conformité des dispositions du 6° de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile avec les droits et libertés garantis par la Constitution. Ces dispositions, interprétées par la jurisprudence du Conseil d'État, permettent au préfet de refuser un titre de séjour si la reconnaissance de paternité est jugée frauduleuse. La décision conclut qu'il n'y a pas lieu de renvoyer cette question au Conseil constitutionnel, considérant que la question soulevée n'est pas nouvelle et ne présente pas un caractère sérieux.
Arguments pertinents
1. Applicabilité et conformité : La décision rappelle que pour qu'une QPC soit renvoyée au Conseil constitutionnel, il faut que la disposition contestée soit applicable au litige, qu'elle n'ait pas déjà été déclarée conforme à la Constitution, et que la question soit nouvelle ou sérieuse. En l'espèce, la question soulevée par Mme B... ne remplit pas ces critères.
2. Interprétation des dispositions : La jurisprudence constante interprète les dispositions du 6° de l'article L. 313-11 en permettant au préfet de refuser un titre de séjour en cas de fraude. La décision souligne que "l'administration, même en l'absence de texte l'y autorisant expressément, peut rejeter une demande entachée de fraude à la loi".
3. Absence de caractère sérieux : Les droits invoqués par Mme B..., tels que la liberté individuelle et le droit de mener une vie familiale normale, ne font pas obstacle à la possibilité pour l'administration de refuser un titre de séjour en cas de fraude. La décision conclut que "la question soulevée, qui n'est pas nouvelle, ne présente pas un caractère sérieux".
Interprétations et citations légales
1. Article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article stipule que la carte de séjour temporaire est délivrée de plein droit à l'étranger qui est parent d'un enfant français, sous certaines conditions. La jurisprudence a précisé que le préfet peut refuser cette délivrance si la reconnaissance de paternité est jugée frauduleuse.
2. Article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 : Cet article établit les conditions de saisine du Conseil constitutionnel pour une QPC. Il précise que la question doit être applicable au litige, non déjà déclarée conforme, et nouvelle ou sérieuse.
3. Déclaration des droits de l'homme et du citoyen - Article 16 : Cet article garantit le principe de séparation des pouvoirs. La décision indique que les principes invoqués par Mme B... ne s'opposent pas à la possibilité pour l'administration de refuser un titre de séjour en cas de fraude.
En somme, la décision conclut qu'il n'y a pas lieu de renvoyer la question au Conseil constitutionnel, car les arguments de Mme B... ne sont pas nouveaux et ne présentent pas un caractère sérieux, permettant ainsi à l'administration de refuser un titre de séjour en cas de fraude.