Résumé de la décision
M. B..., un ressortissant algérien, se voit refuser l'acquisition de la nationalité française par décret du 19 août 2019, en raison d'une condamnation pour des faits de violence. Il conteste ce décret en en demandant l'annulation pour excès de pouvoir. Le tribunal confirme la légalité du décret, considérant que la condamnation de M. B... pour des faits de violence le rend indigne d'acquérir la nationalité française, en vertu des dispositions du Code civil.
Arguments pertinents
La décision repose sur plusieurs points clés :
1. Motivation du décret : Le décret attaqué est jugé suffisamment motivé, énonçant clairement les considérations de droit et de fait qui justifient la décision. La cour stipule : "En premier lieu, le décret attaqué énonce les considérations de droit et de fait sur lesquelles il se fonde et est, dès lors, suffisamment motivé."
2. Indignité au regard des faits : Le tribunal souligne que M. B... a été condamné pour des faits de violence, ce qui, selon le ministre de l'Intérieur, le rend indigne d'acquérir la nationalité française, malgré le caractère isolé de l'infraction. Il indique que : "En estimant que ces faits le rendaient indigne, eu égard à leur nature et en dépit de leur caractère isolé, le ministre de l'intérieur n'a pas fait, en l'état, une inexacte application des dispositions de l'article 21-4 du code civil."
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs dispositifs législatifs :
1. Acquisition de la nationalité : Selon le Code civil - Article 21-2, un étranger marié à un citoyen français peut acquérir la nationalité française après un délai de quatre ans, sous certaines conditions : "L'étranger ou apatride qui contracte mariage avec un conjoint de nationalité française peut, après un délai de quatre ans à compter du mariage, acquérir la nationalité française par déclaration."
2. Opposition à la nationalité pour indignité : En vertu du Code civil - Article 21-4, le gouvernement peut s'opposer à cette acquisition pour des motifs d'indignité ou de défaut d'assimilation. Le texte précise : "Le Gouvernement peut s'opposer par décret en Conseil d'Etat, pour indignité ou défaut d'assimilation autre que linguistique, à l'acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger."
L'interprétation des magistrats se concentre sur la nature des infractions commises par M. B..., qui, considérées dans le cadre du concept d'indignité, justifient le refus du décret. La cour conclut que le refus d'acquérir la nationalité française est fondé sur une application correcte et adéquate des dispositions juridiques pertinentes, conforme aux attentes sociétales et aux valeurs que représente la nationalité française.