Résumé de la décision
La décision concerne le recours de Mme A... contre la révocation de sa nationalité française, initialement conférée par un décret. Après avoir été informée par deux courriers recommandés, Mme A... a omis de se rendre à la préfecture pour prendre connaissance de la décision. En conséquence, sa requête, enregistrée plus d'un an après la notification de la décision contestée, a été jugée tardive par le Conseil d'État. Par conséquent, le recours a été rejeté pour irrecevabilité.
Arguments pertinents
1. Notification et absence de réaction : Le Conseil d'État a souligné que Mme A... ne pouvait se prévaloir d'un défaut de notification. En effet, elle a été informée des deux courriers, dont elle n'a pas pris connaissance, ce qui entraîne la présomption de la notification. La juridiction précise que « Mme A..., qui ne fait état d'aucun élément susceptible de mettre en cause l'acheminement de ce pli par les services postaux, doit par suite être regardée comme s'étant volontairement soustraite à la notification de la décision. »
2. Délai de recours : Le délai de recours a commencé à courir à partir du 20 mars 2018, date à laquelle le pli a été présenté. La requête étant enregistrée le 30 avril 2019, soit bien après l'expiration du délai, a conduit à la constatation de son irrecevabilité.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 421-1 du Code de justice administrative : Cet article stipule que "La juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les deux mois à partir de la notification ou de la publication de la décision attaquée." La règle impose un strict respect du délai pour garantir l'ordre et la sécurité juridique.
2. Conséquence de l'absence de réclamation : La décision met en lumière une interprétation stricte des règles de notification. Il en résulte que « le délai de recours contentieux a commencé à courir » indépendamment de la volonté de Mme A... de se soustraire à la notification. Cela signifie que les procédures de notification par voie postale, lorsqu'elles sont effectuées conformément aux exigences légales, créent des effets juridiques même en cas d'absence de volonté active de l'individu concerné.
En résumé, cette décision rappelle l'importance de la diligence personnelle et des obligations liées à la réception des notifications administratives, tout en précisant que le non-respect de ces obligations peut entraîner la perte des droits de recours.