Résumé de la décision
M. B..., de nationalité marocaine, a formé une requête contre un décret du Premier ministre du 12 mars 2020 qui lui refuse l'acquisition de la nationalité française par déclaration après son mariage avec une Française. Le décret s'appuie sur des motifs d'indignité, en raison des condamnations pénales et des enquêtes en cours pour des faits liés à des stupéfiants. La décision du Conseil d'État rejette la requête de M. B..., considérant que le décret est suffisamment motivé et saisi de faits justifiant l'opposition à l'acquisition de la nationalité française.
Arguments pertinents
1. Motivation du décret : Le Conseil d'État a estimé que le décret attaqué est suffisamment motivé, car il détaille les éléments de droit et de fait sur lesquels il se fonde. Ainsi, il n'y a pas eu d'inexactitude matérielle des faits reprochés.
2. Indignité et faits reprochés : Le décret repose sur des condamnations de M. B... pour des infractions liées aux stupéfiants, ainsi que sur d'autres mises en cause. Le Conseil d'État a conclu que le Premier ministre a correctement appliqué l'article 21-4 du Code civil, prenant en compte "la gravité des faits en cause ainsi que leur caractère répété et relativement récent".
Interprétations et citations légales
- Base légale de l'opposition à l'acquisition : Le Conseil d'État s'est référé à l'article 21-4 du Code civil, indiquant que "Le Gouvernement peut s'opposer par décret en Conseil d’État, pour indignité ou défaut d’assimilation, à l'acquisition de la nationalité française". Il a ainsi vérifié l'application appropriée de cet article au cas de M. B..., dont les faits étaient suffisamment graves pour justifier cette opposition.
- Condition d'acquisition de la nationalité : Il a également été fait référence à l'article 21-2 du Code civil, qui stipule que pour acquérir la nationalité française par mariage, il faut que "la communauté de vie tant affective que matérielle n'ait pas cessé entre les époux". Le refus fondé sur l'indignité ne remet pas en cause cette exigence, mais l'a précédé dans un contexte où M. B... ne remplissait pas les critères requis.
- Motivation du Conseil d'État : D'après le Conseil d'État, M. B... n'est pas fondé à demander l'annulation pour excès de pouvoir du décret en raison "des éléments de droit et de fait" sur lesquels se fonde le décret et de l'absence d'erreur dans l'application de la loi, prenant en compte ses antécédents judiciaires.
En conclusion, la décision du Conseil d'État souligne l'importance de la justification des motifs d'opposition dans les décrets relatifs à la nationalité, en s'appuyant sur des faits bien documentés et des dispositions claires du Code civil.