Résumé de la décision
Le 15 mars 2020, les élections municipales de la commune de Saint-Cricq ont eu lieu, conduisant à l'élection de la liste "Saint-Cricq ensemble", dirigée par le maire sortant, M. A... C..., tandis que la liste "Mieux vivre ensemble à Saint-Cricq", à laquelle appartenait M. D... E..., n'a obtenu aucun siège. M. E... a contesté le résultat devant le tribunal administratif de Pau, qui a rejeté sa protestation le 22 septembre 2020. M. E... a ensuite fait appel de ce jugement devant le Conseil d'État. Le Conseil d'État a confirmé la décision du tribunal administratif en rejetant la requête de M. E..., considérant que les éléments en question n'avaient pas eu d'impact sur la sincérité du scrutin.
Arguments pertinents
1. Distribution d'un document électoral : La requête de M. E... se fonde sur la distribution d’une lettre du maire sortant pendant la campagne électorale, qu’il qualifie de manœuvre trompeuse. Toutefois, le Conseil d'État a constaté que "les caractéristiques de l'envoi n'étaient pas de nature à créer une confusion avec un courrier officiel dans des conditions susceptibles de constituer une manœuvre".
2. Absence d'éléments nouveaux : Le tract qui faisait le bilan de la municipalité sortante et qui était en réponse aux critiques adverses n'a pas introduit d'éléments nouveaux pouvant affecter la transparence du scrutin. Le Conseil d'État a précisé que ces éléments "ne comportaient pas d'élément nouveau de polémique électorale" et n'avaient pas altéré la sincérité du scrutin.
Interprétations et citations légales
1. Interdiction de la polémique électorale : L'article L. 48-2 du Code électoral stipule : "Il est interdit à tout candidat de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale à un moment tel que ses adversaires n'aient pas la possibilité d'y répondre utilement avant la fin de la campagne électorale." L'application de cet article a permis au Conseil d'État d'évaluer si la distribution du tract pouvait être jugée comme une violation de cette règle.
2. Interdiction de distribution de matériel électoral : Selon l'article L. 49 du même code, "A partir de la veille du scrutin à zéro heure, il est interdit de distribuer ou faire distribuer des bulletins, circulaires et autres documents." Bien que la lettre ait été distribuée avant le scrutin, le Conseil a jugé que cela ne portait pas atteinte aux principes de la loi.
En conclusion, le Conseil d'État a décidé que les éléments fournis par M. E... n'étaient pas suffisants pour justifier l'annulation des opérations électorales, maintenant ainsi la décision du tribunal administratif de Pau.