Résumé de la décision
M. A... a acquis la nationalité française par décret le 8 juin 2017 et a demandé que les noms de ses filles, Mariam et Siata, soient mentionnés dans ce décret. Le ministre de l'intérieur a refusé cette demande, ce que M. A... a contesté devant le Conseil d'État, demandant l'annulation de cette décision pour excès de pouvoir. Le Conseil d'État a rejeté la requête, considérant que M. A... ne pouvait pas prouver que ses filles résidaient avec lui de manière stable et durable au moment de l'acquisition de sa nationalité.
Arguments pertinents
1. Conditions de résidence : Le Conseil d'État a souligné que pour qu'un enfant mineur devienne français de plein droit par l'acquisition de nationalité d'un parent, il doit résider avec ce parent de manière stable et durable, ou en alternance avec l'autre parent en cas de séparation. M. A... n'a pas produit de décision de justice établissant une garde alternée, et il a été constaté que ses filles résidaient avec leur mère à Montrouge, tandis que lui vivait à Amiens.
2. Inexactitude des moyens : Le Conseil a écarté le moyen tiré de l'inexacte application des dispositions des articles 22-1 et 373-2-9 du Code civil, affirmant que M. A... ne remplissait pas les conditions requises pour que ses filles soient mentionnées dans le décret de nationalité.
Interprétations et citations légales
1. Code civil - Article 22-1 : Cet article stipule que "L'enfant mineur dont l'un des deux parents acquiert la nationalité française, devient français de plein droit s'il a la même résidence habituelle que ce parent ou s'il réside alternativement avec ce parent dans le cas de séparation ou divorce." Cette disposition établit clairement les conditions de résidence nécessaires pour qu'un enfant puisse bénéficier de la nationalité française par l'acquisition de l'un de ses parents.
2. Code civil - Article 373-2-9 : Cet article précise que "la résidence de l'enfant peut être fixée en alternance au domicile de chacun des parents ou au domicile de l'un d'eux." Il souligne l'importance d'une décision de justice pour établir les modalités de résidence de l'enfant, ce qui est crucial dans le cadre de la demande de M. A... qui n'a pas pu prouver une telle alternance.
En conclusion, le Conseil d'État a statué que M. A... ne pouvait pas revendiquer la nationalité française pour ses filles en raison de l'absence de preuve de leur résidence avec lui au moment de l'acquisition de sa nationalité, ce qui a conduit au rejet de sa requête.