Résumé de la décision
La ministre des sports a demandé l'annulation de l'arrêt de la cour administrative d'appel de Marseille du 29 avril 2019, qui avait annulé un arrêté préfectoral interdisant à Mme B... d'exercer temporairement les fonctions d'enseignement et d'encadrement en plongée subaquatique suite à un accident mortel survenu en avril 2016. La cour a jugé que la situation d'urgence, permettant de ne pas consulter la commission prévue par le code du sport, n'était pas caractérisée. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour d'appel, estimant qu'elle avait dénaturé les faits et que des manquements graves au devoir de sécurité de Mme B... avaient été constatés, justifiant ainsi l'urgence de l'interdiction.
Arguments pertinents
1. Dénaturation des faits : Le Conseil d'État a soutenu que la cour administrative d'appel avait dénaturé les faits en considérant qu'il n'existait pas une situation d'urgence. Il a rappelé que Mme B... avait des responsabilités spécifiques en tant que directrice de plongée, notamment pour la sécurité des plongeurs, ce qui faisait peser un risque grave sur la santé et la sécurité des pratiquants.
> « En statuant ainsi, alors que comme le rappelait l'arrêté préfectoral, Mme B..., en sa qualité de directrice de plongée, était soumise [...] à des responsabilités propres, notamment pour assurer la sécurité des plongeurs, [...] la cour a dénaturé les faits de l'espèce. »
2. Justification de l'interdiction : Le Conseil d'État a affirmé que l'interdiction était justifiée compte tenu des manquements reprochés à Mme B..., tels que le défaut de surveillance et de vigilance, qui avaient conduit à l'accident. Il a donc estimé que l'urgence justifiait le non-respect de la procédure de consultation de la commission.
> « [...] qu'il ressortait des pièces du dossier soumis aux juges du fond que plusieurs manquements lui étaient reprochés, dont un défaut de surveillance [...] ce qui avait conduit à prendre des mesures à son encontre dès le lendemain de l'accident mortel. »
Interprétations et citations légales
1. Urgence selon le Code du sport : L'article L. 212-13 du Code du sport permet à l'autorité administrative de prononcer une interdiction temporaire sans consultation préalable de la commission en cas d'urgence :
> « [...] Toutefois, en cas d'urgence, l'autorité administrative peut, sans consultation de la commission, prononcer une interdiction temporaire d'exercice limitée à six mois. »
Cette disposition souligne la prérogative de l'autorité administrative d’agir rapidement lorsque la santé et la sécurité des pratiquants sont en danger.
2. Manquements aux responsabilités : L’article A. 322-72 du même code précise que les directeurs de plongée ont des responsabilités qui vont au-delà des simples instructions préétablies et engagent leur responsabilité personnelle pour la sécurité des plongeurs.
> « [...] Mme B..., en sa qualité de directrice de plongée, [...] était soumise [...] à des responsabilités propres, notamment pour assurer la sécurité des plongeurs. »
Dans ce contexte, la décision du Conseil d'État illustre la nécessité de protéger la santé et la sécurité des usagers face aux manquements potentiellement graves de ceux qui encadrent des activités sportives à risque.