Résumé de la décision :
Dans cette affaire, M. A..., de nationalité française et algérienne, a demandé à être libéré de ses liens d'allégeance envers la France, soutenant que son épouse ne souhaitait pas qu'il conserve la nationalité française. Après une demande écrite et un entretien avec les autorités compétentes, le Premier ministre a accordé cette demande par un décret du 16 décembre 1987. M. A... a demandé l'annulation de ce décret. Le tribunal a rejeté sa requête, considérant que la procédure suivie était conforme aux dispositions légales en vigueur et que le défaut de notification du décret n'affectait pas sa légalité.
Arguments pertinents :
1. Demande volontaire et confirmation écrite : M. A... a personnellement sollicité la perte de sa nationalité française, confirmant sa demande par écrit après un entretien avec le chef de bureau de la réglementation. Le tribunal conclut que cette démarche est conforme aux dispositions légales applicables, en déclarant que "le Premier ministre a pu, sans méconnaître les dispositions de l'article 91 du code de la nationalité française alors applicables, libérer l'intéressé de ses liens d'allégeance à l'égard de la France."
2. Absence d'incidence du défaut de notification : Le tribunal précise que le défaut de notification du décret est "en tout état de cause, sans incidence sur sa légalité", renforçant ainsi l'idée que la procédure administrative a été respectée et que la légalité du décret demeure intacte.
Interprétations et citations légales :
- La décision se fonde sur l’article 91 du code de la nationalité française qui stipule : "Perd la nationalité française, le Français même mineur, qui, ayant une nationalité étrangère, est autorisé, sur sa demande, par le Gouvernement français, à perdre la qualité de Français." Cette disposition établit clairement que la perte de nationalité peut être demandée par le titulaire de la nationalité, une demande qui, une fois validée par le gouvernement, est irrévocable.
- Le tribunal souligne que "la requête de M. A... tendant à l'annulation du décret du 16 décembre 1987 en tant que ce décret l'a libéré de ses liens d'allégeance à l'égard de la France n'est pas recevable". Cela indique que la possibilité de contester un acte administratif qui a été conformément légalement établi est limitée et subordonnée à la conformité de ladite demande avec les textes en vigueur.
En somme, la décision se fonde sur le respect des procédures légales et la volonté manifeste de M. A... de renoncer à sa nationalité française, sans que cette procédure puisse être entachée par un défaut de notification.