Résumé de la décision :
L'association Civitas a saisi le Conseil d'Etat en référé, demandant l'annulation de l'obligation vaccinale, qu'elle considère comme portant atteinte à plusieurs libertés fondamentales. Le Conseil d'Etat, après avoir examiné les arguments et les justifications de la demande, a rejeté celle-ci. Il a estimé que l'association n'avait pas démontré l'urgence requise pour une intervention rapide du juge des référés.
Arguments pertinents :
1. Compétence du Conseil d'Etat : Le Conseil d'Etat est déclaré compétent en premier et dernier ressort pour statuer sur ce type de demande.
2. Intérêt à agir : L'association Civitas justifie son intérêt à agir en invoquant la défense des droits et libertés fondamentales.
3. Condition d'urgence : La décision insiste sur la nécessité de prouver l'urgence, qui ne se limite pas à l'atteinte aux libertés fondamentales. Le juge souligne que "la circonstance qu'une atteinte à une liberté fondamentale serait avérée n'est pas de nature à caractériser, à elle seule, l'existence d'une situation d'urgence."
4. Rejet de l'argument d'urgence : L’association n’a pas fourni d’éléments démontrant une urgence qui justifierait une intervention dans les quarante-huit heures. Le juge des référés conclut qu’"elle se borne à soutenir que l’urgence à suspendre l’exécution des dispositions qu’elle conteste découle de l’atteinte qu’elles portent".
Interprétations et citations légales :
- Article L. 521-2 du code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés d’ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d’une liberté fondamentale, sous condition que l’urgence soit justifiée.
- Article L. 522-3 du code de justice administrative : Selon cet article, le juge des référés peut rejeter une requête sans instruction si l’urgence n’est pas remplie ou si la demande est manifestement irrecevable ou mal fondée. Le Conseil d'Etat a appliqué cet article pour justifier le rejet de la requête de Civitas.
- Extrait du raisonnement : "Il résulte de tout ce que précède que la requête de l'association Civitas [...] ne peuvent qu'être rejetées, en faisant application des dispositions de l'article L. 522-3 du code de justice administrative." Ce passage illustre que l’absence de justification d’urgence a conduit à la décision de rejet.
Ainsi, la décision souligne l'importance d'établir une situation d'urgence avérée pour que le juge des référés puisse intervenir, même en matière de libertés fondamentales.