Résumé de la décision
La décision concerne une demande d'annulation pour excès de pouvoir formulée par le Syndicat national de l'enseignement technique agricole public - Fédération syndicale unitaire (SNETAP-FSU) contre une décision du ministère de l'agriculture et de l'alimentation, qui a dispensé de publicité certains postes destinés à être proposés pour l'affectation de stagiaires enseignants à la rentrée scolaire de 2020. La cour a annulé cette décision en raison de la violation des obligations de publicité prévues par la loi pour les emplois vacants. En outre, l'État a été condamné à verser une somme de 1 500 euros au SNETAP-FSU au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Obligation de publicité : Selon l'article 61 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984, "Les autorités compétentes sont tenues de faire connaître au personnel, dès qu'elles ont lieu, les vacances de tous emplois." Cette disposition impose une obligation de transparence dans le processus de nomination des postes vacants, notamment pour les agents qui n'ont pas eu la possibilité de solliciter leur affectation lors de mouvements collectifs.
2. Irrégularité de la procédure : La cour a constaté que "cette publicité n'est pas intervenue pour la totalité des dix-neuf postes mentionnés," ce qui constitue une irrégularité. Bien que l'administration fasse valoir que les stagiaires étaient bénéficiaires d'une obligation légale d'emploi, cela ne peut justifier l'absence de publicité, car "la circonstance, alléguée par le ministre, en elle-même ne permet pas à l'administration de s'affranchir de cette formalité."
3. Inapplicabilité de la décision de substitution : La cour a jugé que la mesure demandée par le syndicat n’impliquait pas que le ministre substitue de nouvelles décisions de nomination, ce qui exclut une instruction en ce sens en application de l'article L. 911-1 du Code de justice administrative. Cela souligne la distinction entre annulation d'une décision irrégulière et obligation de prendre de nouvelles dispositions.
Interprétations et citations légales
Dans sa décision, la cour a mis en lumière la nécessité de respecter les exigences légales relatives à la publicité des emplois vacants. Ainsi, l’article 61 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 énonce fermement que les administrations doivent porter à la connaissance du personnel les vacance d'emplois :
- Loi n° 84-16 - Article 61 : "Les autorités compétentes sont tenues de faire connaître au personnel, dès qu'elles ont lieu, les vacances de tous emplois..."
Cette obligation vise à assurer une transparence et une égalité des chances pour tous les agents. En l'espèce, l'absence de publicité pour certains postes a été considérée comme un manquement aux obligations légales.
De plus, l'article L. 911-1 du Code de justice administrative a été utilisé pour expliquer pourquoi la cour n'ordonnait pas la substitution des décisions de nomination, précisant :
- Code de justice administrative - Article L. 911-1 : "Lorsque sa décision implique nécessairement qu'une personne morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d'un service public prenne une mesure d'exécution dans un sens déterminé..."
Cela montre que la cour a été prudente dans l'application de l'article, notant que sa décision n'imposait pas directement de nouvelles mesures à l'administration, pour des raisons pratiques et juridiques.
Cette analyse des textes souligne l'importance de maintenir les normes de transparence dans les processus administratifs, surtout dans le secteur public où les nominations doivent être accessibles à tous les candidats potentiels.