Résumé de la décision
La décision porte sur la contestation des résultats des élections municipales à Longueville, tenues le 28 juin 2020. Au départ, Mme D... a vu sa réclamation sur la régularité des votes par procuration rejetée pour irrecevabilité par le tribunal administratif de Caen. Après un examen approfondi, il a été décidé que cette réclamation devait être considérée comme une demande d'annulation des opérations électorales. En raison de l'irrégularité des votes par procuration qui n'avaient pas été reçus en mairie, la décision a abouti à l'annulation de l'élection des candidates M. H... et M. F ..., le bon maintien des opérations étant compromis par ces irrégularités.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la réclamation : La décision souligne que la réclamation de Mme D... devait être considérée comme une protestation contre les opérations électorales, même si elle n'indiquait pas expressément l'annulation demandée ou les noms des électeurs concernés. L'article R. 119 du code électoral stipule que les réclamations doivent être déposées dans un délai précis, et cette réclamation remplissait les critères de formalisme requis pour être recevable.
2. Irrégularités constatées : Il a été établi que deux votes avaient été exprimés par des mandataires sur la base de récépissés, alors que les procurations n'avaient pas été reçues par la mairie. Le non-respect de l'inscription des procurations dans le registre, comme imposé par l'article R. 76-1 du code électoral, a été déterminant pour établir que ces voix étaient irrégulières.
3. Impact sur les résultats : Deux voix ont dû être retranchées des suffrages des candidats proclamés élus, ce qui a résulté en une situation d'égalité qui ne pouvait pas établir une majorité claire. En conséquence, cela a conduit à l'annulation de l'élection des deux candidats concernés, car aucun candidat ne pouvait revendiquer les sièges de manière valide.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 222-1 du code de justice administrative : Cet article permet aux présidents de former des jugements de rejeter les requêtes manifestement irrecevables sans invitation à remédier au défaut de forme. Cela montre que la cour peut rapidement écarter des défis qui ne respectent pas les formes requises, mais ici, la décision a été corrigée car la requête avait mérité d'être examinée.
2. Article R. 119 du code électoral : "Les réclamations contre les opérations électorales doivent être consignées au procès-verbal, sinon être déposées… à la sous-préfecture ou à la préfecture…" Ce passage indique clairement la nécessité de procédure pour que les griefs soient pris en compte. La cour a considéré que même sans conclusions explicites à l'annulation, le contenu de la réclamation suffisait.
3. Article R. 76-1 du code électoral : "Au fur et à mesure de la réception des procurations, le maire inscrit sur un registre ouvert à cet effet les noms et prénoms du mandant…" Cela met en évidence l'importance d'enregistrer les procurations correctement pour veiller à la régularité du vote. L'absence de réception a été un point clé dans la décision d'annulation.
4. Article L. 253 du code électoral : Cet article précise les conditions d'élection au second tour et établit que, en cas d'égalité de votes, l'élection revient au candidat le plus âgé. Cependant, dans cette situation, le juge a constaté qu'il n'était pas possible de désigner un élu, ce qui a conduit à l'annulation des résultats en raison des irrégularités.
En somme, la décision, fondée sur des analyses précises des éléments et des textes de loi, met en avant l’importance d’une procédure électorale rigoureuse et souligne les conséquences des violations de celle-ci.