Résumé de la décision
La décision concerne la contestation faite par M. D... vis-à-vis du refus du Conseil national de l'ordre des chirurgiens-dentistes de reconnaître son diplôme d'université d'hypnose médicale et clinique, obtenu en 2016-2017. Considérant que la décision du Conseil était fondée sur un protocole de reconnaissance de diplômes qui n’avait pas fait l’objet de publications adéquates, le tribunal a annulé la décision du Conseil, enjoignant celui-ci à réexaminer la demande de M. D... dans un délai de deux mois. En outre, le Conseil a été condamné à verser 3 000 euros à M. D... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Absence de publicité du protocole : M. D... a soutenu que la décision refusant la reconnaissance de son diplôme était illégale car fondée sur un protocole qui n’avait pas été publié conformément aux exigences légales. Le tribunal a considéré que la simple mention dans un article d'une lettre professionnelle n’était pas suffisante pour démontrer que le protocole avait été dûment publié.
> "la seule circonstance alléguée par le Conseil national de l'ordre des chirurgiens-dentistes que ce protocole ait fait l'objet d'un article dans la 'lettre de l'Ordre n° 119 de juillet-août 2013' [...] ne permet pas de retenir que cet acte réglementaire a fait l'objet de mesures de publication adéquates (...)"
2. Droit au réexamen : En conséquence, M. D... ayant été lésé par une décision qui ne reposait sur aucun fondement légal, le tribunal a estimé qu'il est fondé à demander l'annulation de la décision du Conseil, ce qui inclut le droit à un réexamen de sa demande.
> "M. D... est fondé à soutenir que le Conseil national de l'ordre des chirurgiens-dentistes n'a pu légalement se fonder sur ce protocole pour prendre la décision attaquée."
Interprétations et citations légales
1. Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 221-2 : Cet article stipule que l'entrée en vigueur d'un acte réglementaire nécessite l'accomplissement de formalités adéquates de publicité. Dans le cas présent, le tribunal a estimé que le protocole de reconnaissance des diplômes n'était pas correctement publié, rendant sa fondation pour la décision illégale.
> "l'entrée en vigueur d'un acte réglementaire est subordonnée à l'accomplissement de formalités adéquates de publicité (...)"
2. Code de la santé publique - Articles R. 4127-216 et R. 4127-218 : Ces articles définissent les indications que les chirurgiens-dentistes sont autorisés à mentionner sur leurs documents professionnels. Ils renforcent l'idée que les diplômes et titres doivent être légalement reconnus et que leur absence de reconnaissance légale empêche leur mention.
> "Les seules indications que le chirurgien-dentiste est autorisé à mentionner sur ses imprimés professionnels... sont : (...) / 3° Les titres et fonctions reconnus par le Conseil national de l'ordre (...)"
En somme, la décision repose sur le principe fondamental de la légalité dans la reconnaissance des diplômes et la nécessité d'une publicité adéquate des actes réglementaires, assurant ainsi un traitement juste et équitable des demandes par le Conseil national de l'ordre des chirurgiens-dentistes.