Résumé de la décision
La décision concerne les pourvois en cassation des sociétés Ercavito, Damylu et Ludovic contre des arrêts de la cour administrative d'appel de Douai, qui avaient rejeté leurs requêtes pour annuler un permis de construire délivré à la société Sansak pour un hypermarché. Le Conseil d'État a jugé que les appréciations de la cour d'appel étaient fondées et suffisantes, décidant ainsi de rejeter tous les pourvois. De plus, les sociétés requérantes ont été condamnées à verser des indemnités au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Intégration urbaine et considérations d'aménagement : La cour a jugé que le projet de la société Sansak n'entravait pas les objectifs d'aménagement du territoire, affirmant que "la cour administrative d'appel [...] a porté, sur les pièces du dossier qui lui étaient soumis, une appréciation souveraine exempte de dénaturation". Cela signifie que la cour a eu le droit d'interpréter les éléments du dossier sans qu'aucune déformation des faits n'ait eu lieu.
2. Compatibilité avec le schéma de cohérence territoriale : Sur le point de la compatibilité du projet avec les orientations du schéma de cohérence territoriale, le Conseil a souligné que "la cour n'a pas dénaturé les faits dont elle était saisie", ce qui indique que toutes les considérations nécessaires avaient été prises en compte par les juges du fond.
3. Irrecevabilité des moyens tirés des régularités des permis : En vertu de l’article L. 600-1-4 du code de l’urbanisme, la cour a correctement constaté que la société Ercavito n'était pas recevable à invoquer certains moyens. Le Conseil d'État a confirmé : "la cour administrative d'appel a pu, sans erreur de droit... juger que la société Ercavito n'était pas recevable à invoquer ce moyen".
Interprétations et citations légales
1. Article L. 752-6 du Code de commerce : Cet article indique que la Commission nationale d'aménagement commercial doit prendre en compte divers critères d'intégration urbaine et d'impact sur la vie locale lors de l'examen des demandes d'exploitation commerciale. Cela a été utilisé pour évaluer la conformité du projet avec les exigences d'aménagement du territoire.
2. Article L. 600-1-4 du Code de l'urbanisme : Cet article stipule que les professionnels dont l'activité pourrait être affectée par un projet d'aménagement commercial doivent respecter des règles spécifiques concernant les recours pour excès de pouvoir. Ce cadre a permis à la cour de déclarer irrecevable le moyen de la société Ercavito, renforçant ainsi la protection des permis de construire.
3. Règle de motivation des décisions judiciaires : Le Conseil d'État a rappelé dans sa décision que "les arrêts ne sont pas entachés d'insuffisance de motivation sur ce point", soulignant l'importance pour les décisions judiciaires d'être clairement motivées, surtout dans le cadre des appréciations souveraines des faits.
Cette décision du Conseil d'État montre l'importance de l'application précise des lois d'urbanisme et du commerce, ainsi que la nécessité pour les requérants de respecter les conditions de recevabilité de leurs recours.