Résumé de la décision
La décision du Conseil d'État concerne la demande de M. C... qui a soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) relative à certaines dispositions législatives et réglementaires. Dans un premier temps, il a demandé le renvoi de sa QPC à une autre juridiction, en raison d'une présumée partialité de la section compétente. Cette demande a été rejetée, le Conseil d'État précisant qu'il n existe pas de juridiction supérieure pour le renvoi. Ensuite, concernant la QPC elle-même, le Conseil d'État a estimé qu'elle ne respecte pas les conditions nécessaires pour être transmise au Conseil constitutionnel. En conséquence, la demande de renvoi et la QPC ont été toutes deux rejetées.
Arguments pertinents
1. Demande de renvoi pour suspicion légitime : Le Conseil d'État rappelle que « tout justiciable est recevable à demander à la juridiction immédiatement supérieure qu'une affaire... soit renvoyée devant une autre juridiction... si... la juridiction compétente est suspecte de partialité ». Toutefois, dans le cas présent, il souligne que le Conseil d'État n'est pas une juridiction supérieure et ne peut pas être soumis à une telle demande.
2. Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) : Le Conseil d'État précise que pour qu'une QPC soit validée, elle doit répondre à trois critères : être applicable au litige en cours, ne pas avoir été précédemment déclarée conforme à la Constitution, et être nouvelle ou sérieuse. Dans cette affaire, il n’y a pas lieu de considérer la QPC de M. C... comme remplissant ces conditions.
3. Inexistence de l'article référencé : Concernant l'article L. 132-4 du code de justice administrative, que M. C... conteste, le Conseil d'État note qu'aucun tel article n'existe, ce qui affaiblit la base même de sa contestation.
Interprétations et citations légales
- Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 - Article 23-5 : Cet article stipule que "le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé... à l'occasion d'une instance devant le Conseil d'État". Cela souligne l'importance de la légitimité de la demande de QPC, qui doit être fondée sur des dispositions applicables et non contestées.
- Code de justice administrative - Article L. 132-4 : Le fait que cet article soit inexistant signifie que les arguments soulevés par M. C... n'étaient pas juridiquement fondés, ce qui va à l'encontre de l'exigence de sérieux de la QPC.
- Code de justice administrative - Articles L. 131-7, L. 132-2, L. 136-4 : Le Conseil d'État a estimé que ces articles, traitant de la commission supérieure du Conseil d'État et des obligations des fonctionnaires, n’étaient pas pertinents par rapport au litige en question.
En somme, la décision illustre l'importance du respect des normes procédurales dans le cadre des demandes de constitutionnalité et souligne les limites du recours aux juridictions administratives.