Résumé de la décision
La décision concerne une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par l'Union nationale des étudiants en droit, gestion, AES, sciences économiques, politiques et sociales (UNEDESEP) et d'autres requérants, relative à la conformité à la Constitution du troisième alinéa de l'article 48 de la loi de finances pour l'exercice 1951. Ce texte permet au ministre de l'enseignement supérieur de fixer les droits d'inscription dans les établissements publics d'enseignement supérieur. Le Conseil d'État a jugé que cette disposition était applicable au litige, n'avait pas été déclarée conforme à la Constitution, et que la question soulevée présentait un caractère sérieux. Par conséquent, il a décidé de renvoyer la question au Conseil constitutionnel et de surseoir à statuer sur la requête jusqu'à ce que le Conseil constitutionnel se prononce.
Arguments pertinents
1. Applicabilité et non-conformité : Le Conseil d'État a établi que les dispositions de la loi de finances de 1951 sont applicables au litige et n'ont pas été précédemment déclarées conformes à la Constitution. Cela répond à la première condition pour la saisine du Conseil constitutionnel, stipulée à l'article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958.
2. Caractère sérieux de la question : Le moyen soulevé par l'UNEDESEP, qui fait valoir que ces dispositions portent atteinte aux droits garantis par le treizième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946, est jugé sérieux. Ce préambule affirme que "La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction", ce qui soulève des interrogations sur la légitimité des droits d'inscription.
Interprétations et citations légales
1. Article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 : Cet article précise que "le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé (...) à l'occasion d'une instance devant le Conseil d'Etat". Cela établit le cadre juridique pour la QPC, en soulignant les conditions nécessaires pour sa recevabilité.
2. Article 48 de la loi de finances du 24 mai 1951 : Le troisième alinéa de cet article stipule que "des arrêtés du ministre intéressé et du ministre du budget fixent : Les taux et modalités de perception des droits d'inscription...". Cette disposition est au cœur de la contestation, car elle permet la fixation des droits d'inscription, ce qui pourrait être en contradiction avec le principe d'accès gratuit à l'éducation.
3. Préambule de la Constitution de 1946 : Le treizième alinéa, qui affirme que "La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction", est cité pour soutenir l'argument selon lequel les droits d'inscription pourraient constituer une entrave à ce principe fondamental.
En conclusion, la décision du Conseil d'État de renvoyer la question au Conseil constitutionnel repose sur une analyse rigoureuse des conditions de recevabilité de la QPC et sur la pertinence des arguments soulevés concernant l'égalité d'accès à l'éducation.