Résumé de la décision :
La commune de Châteaufort a formé une requête visant à l'annulation d'un arrêté ministériel en date du 1er août 2014, qui classait cette commune en zone B1, dans le cadre de la réglementation relative à l'offre et la demande de logements. Le Conseil d'État a jugé que ce litige ne relevait pas de sa compétence en premier et dernier ressort. Au contraire, il a décidé d'attribuer le jugement de cette requête au tribunal administratif de Versailles, considéré comme le tribunal compétent en raison de la localisation de la commune.
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Arguments pertinents :
1. Compétence du Conseil d'État : Le Conseil d'État a rappelé que, selon l'article L. 311-1 du code de justice administrative, les tribunaux administratifs sont juges de droit commun du contentieux administratif, sauf certaines exceptions qui ne s'appliquent pas ici. Il a également précisé que, selon l'article R. 311-1 du même code, la compétence du Conseil d'État est limitée à des recours spécifiques contre des actes réglementaires des ministres.
2. Nature de l'arrêté contesté : L'arrêté en question, bien qu'étant pris par des ministres, n'a pas un caractère réglementaire au sens des articles R. 311-1 et R. 312-7 du code de justice administrative. En conséquence, une demande d'annulation concernant cet acte ne relève pas des compétences du Conseil d'État.
3. Compétence du tribunal administratif : Le litige soulevé par la commune de Châteaufort concernant son classement en zone B1 doit être traité par le tribunal administratif, comme le stipule l'article R. 312-7. Ainsi, le Conseil d'État a conclu qu'il était approprié d’attribuer cette affaire au tribunal administratif de Versailles.
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Interprétations et citations légales :
1. Concernant la compétence des juridictions administratives :
- Code de justice administrative - Article L. 311-1 : "Les tribunaux administratifs sont, en premier ressort, juges de droit commun du contentieux administratif [...]"
- Code de justice administrative - Article R. 311-1 : "Le Conseil d'Etat est compétent pour connaître en premier et dernier ressort : [...] des recours dirigés contre les actes réglementaires des ministres [...]"
2. Concernant la nature de l'arrêté ministériel :
- Code de la construction et de l'habitation - Article R. 304-1 : "Pour l'application de certaines aides au logement, un arrêté des ministres [...] établit un classement des communes du territoire national en zones géographiques en fonction du déséquilibre entre l'offre et la demande de logements."
- Le Conseil d'État souligne que l'arrêté n'a pas un caractère réglementaire, ce qui influence la compétence de juridiction.
3. Sur la détermination du tribunal compétent :
- Code de justice administrative - Article R. 312-7 : "Les litiges relatifs [...] à l'urbanisme [...] relèvent de la compétence du tribunal administratif dans le ressort duquel se trouvent les immeubles faisant l'objet du litige."
- Cette disposition est utilisée pour justifier l'attribution de la compétence au tribunal administratif de Versailles, en raison de l'emplacement de la commune.
En somme, la décision du Conseil d'État est fondée sur une analyse détaillée des textes juridiques et de la nature de l'arrêté contesté, confirmant le principe de répartition des compétences en matière de contentieux administratif.