Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A..., engagé comme volontaire du service volontaire citoyen de la police nationale, a contesté un arrêt de la cour administrative d'appel de Marseille qui avait rejeté sa demande d'indemnisation pour les services rendus durant son engagement. La cour a fondé son rejet sur le fait que M. A... n'avait pas établi la nature ni le montant des frais qu'il avait exposés. Le Conseil d'État a annulé cet arrêt, considérant qu'il était constant que M. A... avait effectué des périodes d'emploi non indemnisées, donc, a reconnu son droit à indemnisation. Il a également été décidé que l'État devait verser 3 000 euros à M. A... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision peuvent être résumés comme suit :
1. Droit à l'indemnisation : Le Conseil d'État a souligné que "l'indemnisation des volontaires du service volontaire citoyen de la police nationale leur est due à raison du service qu'ils effectuent", comme précisé dans l'article 7 de la loi du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure. Cela implique qu'un droit à indemnisation découle simplement de l'exécution d'un service, indépendamment de la démonstration de frais spécifiques.
2. Erreur de droit : La cour administrative d'appel a commis une "erreur de droit" en exigeant de M. A... qu'il prouve la nature et le montant des frais, alors qu'il était établi qu'il avait exécuté des périodes de service qui n'avaient pas été indemnisées.
Interprétations et citations légales
En examinant les interprétations des textes législatifs appliqués à cette décision, il en ressort que :
- Loi n° 2003-239 du 18 mars 2003 - Article 7 : L’indemnisation des réservistes, y compris les volontaires du service volontaire citoyen, est régie par cet article qui établit clairement que l’indemnisation est liée à l'exécution de services. Ce qui signifie que le simple fait d’avoir presté un service dans ce cadre confère un droit à indemnisation : « Les périodes d'emploi des réservistes et des volontaires du service volontaire citoyen de la police nationale sont indemnisées ».
- Travaux préparatoires de la loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 : Les travaux préparatoires soulignent la volonté du législateur de garantir un soutien financier aux volontaires effectuant des services dans la police nationale, ce qui justifie l’importance d’une indemnisation automatique en fonction du service rendu, plutôt qu’en fonction de preuves de frais exposés.
Au final, le Conseil d'État a établi que la reconnaissance automatique d'un droit à indemnisation, basée sur la prestation de service, est un principe fondamental dans ce cadre législatif, ne laissant pas de place à la subjectivité quant à la notion de frais.