Résumé de la décision
La décision concerne une requête formulée par M. B..., enregistrée au tribunal administratif de Montpellier le 29 mai 2017. Le ministre de l'intérieur a été informé le 24 juillet 2017, avec une clôture de l'instruction fixée au 24 octobre 2017. Cependant, le tribunal a rejeté la demande de M. B... par une ordonnance du 9 octobre 2017, soit avant la clôture prévue de l'instruction. En raison de cette procédure irrégulière, le Conseil d'État annule l'ordonnance du tribunal et renvoie l'affaire à ce même tribunal. Par ailleurs, il est décidé que l'État devra verser 3 000 euros à l'avocat de M. B..., sous réserve que celui-ci renonce à sa part contributive.
Arguments pertinents
Les arguments clés se fondent sur des considérations procédurales. En effet, le Conseil d'État a souligné que le rejet de la demande avant la clôture de l'instruction constitue une irrégularité procédurale, ce qui justifie l'annulation de l'ordonnance :
> « En prononçant ce rejet à une date antérieure à celle qui avait été fixée pour la clôture de l'instruction, le président de la 5ème chambre du tribunal administratif a statué au terme d'une procédure irrégulière. »
Comme aucun délai n’avait été imparti à M. B... pour produire ses observations après la communication du mémoire du ministre, il est fondé à demander l'annulation de la décision.
Interprétations et citations légales
Les articles de loi en jeu ici sont notamment les suivants :
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que la partie perdante est tenue de payer à l'autre partie une somme au titre des frais de justice.
- Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 : Cet article énonce les conditions dans lesquelles l'aide juridictionnelle est accordée, et précise que l'État peut être tenu de verser des sommes spécifiques en faveur des avocats des bénéficiaires d'aide juridictionnelle.
La décision renforce l'importance de respecter les délais et procédures dans le traitement des demandes administratives et garantit les droits des requérants ayant droit à l'aide juridictionnelle. En outre, la décision souligne que l’État a l'obligation de couvrir les frais engagés par l'avocat du requérant, sous certaines conditions :
> « Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, et sous réserve que la SCP Bernard Hémery et Carole Thomas-Raquin, avocat de M. B..., renonce à percevoir la somme correspondant à la part contributive de l'Etat, de mettre à la charge de l'Etat la somme de 3 000 euros. »
Cette décision illustre l'engagement du système judiciaire à protéger les droits des justiciables et à veiller à des procédures justes et équitables.