Résumé de la décision :
Dans cette affaire, M. A..., un capitaine de police, a contesté des décisions prises par le préfet de police et le ministre de l'intérieur après l'attentat du 3 octobre 2019, qui lui avaient retiré l'accès au fichier judiciaire des auteurs d'infractions terroristes, son arme de service, et l'avaient suspendu de ses fonctions. Le Conseil d'État a constaté que la suspension avait été levée par un arrêté du 26 février 2020 et que son arme lui avait été restituée début mars 2020. En conséquence, le litige a perdu son objet, et le Conseil d'État a décidé de ne pas statuer sur certaines conclusions et d'allouer 3 000 euros à M. A... au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents :
1. Perte de l'objet du litige : Le Conseil d'État a relevé que les décisions litigieuses avaient été annulées, rendant sans objet la demande de M. A.... Il a souligné que les nouvelles fonctions de M. A... ne justifiaient pas un accès au fichier en question. Le Conseil précise : « le litige a, par suite, perdu son object en tant qu’il tend à la suspension de l’exécution […] dès lors que les nouvelles fonctions de M. A... ne sont pas au nombre de celles qui sont susceptibles de justifier un tel accès. »
2. Droit à l'indemnisation : Le Conseil d'État a statué sur le droit à l'indemnisation de M. A... en vertu de l'article L. 761-1, en indiquant que, dans les circonstances de l'espèce, une somme de 3 000 euros devait être versée : « Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de faire application des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative. »
Interprétations et citations légales :
- Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article prévoit que « dans les litiges devant les juridictions administratives, il peut être mis à la charge d'une partie, qui perd le procès, le paiement d'une somme au titre des frais non compris dans les dépens... » Ce texte a été appliqué pour indemniser M. A... en raison des irrégularités sur lesquelles il a fondé sa demande.
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article permet au juge des référés de suspendre une décision administrative lorsque celle-ci porte une atteinte grave et immédiate à une liberté fondamentale ou à une situation de droit. Dans ce cas, la demande initiale de M. A... était fondée sur ce texte, mais le Conseil a établi que la situation avait évolué, rendant la demande caduque.
En somme, la décision du Conseil d'État repose sur la constatation que les actions antérieures des autorités administratives avaient été remédiées, un point crucial qui a conduit au rejet de la demande de M. A..., tout en reconnaissant son droit à compensation.