Résumé de la décision
La société Hanover a introduit un pourvoi devant le Conseil d'État pour contester un arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy, qui avait rejeté sa requête visant à annuler un marché public conclu entre la communauté d'agglomération du Grand Besançon et la société Seipra Score. L'arrêt contesté ne répondait pas à un moyen soulevé par la société Hanover concernant une irrégularité dans la mise en œuvre d'un critère d'évaluation. Le Conseil d'État a annulé cet arrêt, constatant une erreur de droit due à l'omission de réponse à un moyen significatif, et a renvoyé l'affaire devant la cour administrative d'appel de Nancy, tout en condamnant la communauté d'agglomération du Grand Besançon à verser 3 500 euros à la société Hanover au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Erreur matérielle : Le Conseil d'État a retenu que la cour administrative d'appel de Nancy a commis une erreur de droit en ne répondant pas à un moyen soulevé par la société Hanover. Cette omission constitue une "erreur matérielle susceptible d'être rectifiée" selon l'article R. 833-1 du code de justice administrative. Par conséquent, la décision de la cour ne pouvait être maintenue.
> "l' omission de répondre à un moyen constitue en principe... une erreur matérielle susceptible d'être rectifiée"
2. Renvoi de l'affaire : Le Conseil d'État a décidé de renvoyer l'affaire à la cour administrative d'appel de Nancy, permettant ainsi à cette dernière de réexaminer la requête de la société Hanover en tenant compte de l'intégralité des moyens soulevés.
3. Dépens : Le Conseil d'État a également statué sur les dépens, condamnant la communauté d'agglomération du Grand Besançon à verser une somme de 3 500 euros à la société Hanover au titre des frais engagés, conformément à l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
> "la communauté d'agglomération du Grand Besançon versera à la société Hanover une somme de 3 500 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative."
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État a fait une application judicieusement stricte de l'article R. 833-1 du code de justice administrative, soulignant que le recours pour erreur matérielle ne peut être utilisé que pour corriger des erreurs qui ne résultent pas de la faute des parties. Cela reflète une volonté de garantir l'équité des procédures en assurant un examen complet des moyens soulevés :
- Code de justice administrative - Article R. 833-1: Cet article précise que le recours en rectification est ouvert pour corriger des erreurs matérielles et que ces erreurs "ne sont pas imputables aux parties".
Ce passage souligne l'importance d'une réponse complète aux moyens soulevés et démontre que l'inaction des juridictions peut conduire à une insatisfaction des parties en matière de justice.
Ainsi, la décision du Conseil d'État met en exergue le principe selon lequel la décision des juridictions administratives doit se fonder sur une prise en compte exhaustive des arguments présentés par les parties pour maintenir la crédibilité du système judiciaire.