Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi en cassation formé par le ministre de l'intérieur contre une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Besançon. Ce dernier avait suspendu l'exécution d'une décision ministérielle constatant la perte de validité du permis de conduire de Mme A... pour solde de points nul. Le juge a estimé que la demande d'annulation n'était pas tardive et que des doutes sérieux quant à la légalité de la décision existaient, notamment en raison de l'annulation des amendes qui avaient conduit à la perte de points.
Arguments pertinents
1. Tardiveté de la demande : Le ministre de l'intérieur a soutenu que la demande d'annulation était tardive. Cependant, le juge des référés a jugé que les mentions sur le pli recommandé, qui contenait la notification de la décision, n'étaient pas suffisamment probantes pour établir la régularité de la notification, car elles comportaient deux adresses différentes. Le juge a ainsi conclu que la requête n'était pas tardive, affirmant : "les mentions portées sur le pli recommandé... n'étaient pas suffisamment probantes".
2. Doute sur la réalité des infractions : Le ministre a également contesté la légitimité de la contestation de Mme A... concernant la réalité des infractions. Le juge a relevé que, selon les articles L. 223-1 du code de la route et 530 du code de procédure pénale, Mme A... pouvait faire valoir que les infractions n'étaient pas établies, en raison de l'annulation des titres exécutoires d'amendes. Le juge a conclu que ce moyen était propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision contestée.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que le juge des référés peut suspendre l'exécution d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux quant à la légalité de la décision. La décision a appliqué ce principe en considérant que "l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision".
2. Article L. 223-1 du code de la route et Article 530 du code de procédure pénale : Ces articles permettent à un conducteur de contester la réalité des infractions qui lui sont reprochées. Le juge a interprété ces dispositions comme permettant à Mme A... de faire valoir que les infractions n'étaient pas établies, en raison de l'annulation des amendes, ce qui a été déterminant pour établir un doute sérieux sur la légalité de la décision ministérielle.
En conclusion, la décision du juge des référés a été confirmée, le ministre de l'intérieur n'étant pas fondé à demander l'annulation de l'ordonnance.