Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi en cassation de M. A... contre une ordonnance du 5 mars 2019, par laquelle sa requête contestant un titre exécutoire émis par l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) pour un forfait de post-stationnement a été rejetée. Le Conseil d'État a annulé cette ordonnance en raison d'une erreur de droit, indiquant que M. A... pouvait contester le bien-fondé de la somme mise à sa charge, indépendamment de la légalité de l'avis de paiement. L'affaire a été renvoyée à la commission du contentieux du stationnement payant, et des indemnités ont été allouées à l'avocat de M. A... à charge de l'État et de la commune de Villemomble.
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Arguments pertinents
1. Droit de contestation : Le Conseil d'État a souligné que, même après l'émission d'un titre exécutoire, le redevable peut toujours contester l'obligation de payer la somme réclamée par l'administration. Le raisonnement du magistrat, qui considérait que cela impliquait de remettre en cause la légalité de l'avis de paiement, a été considéré comme une erreur de droit.
2. Remboursement des frais d’avocat : Il a été décidé que l'État et la commune de Villemomble devaient chacun verser une somme de 1 000 euros au titre des frais d'avocat, conformément à l'article L. 761-1 du code de justice administrative, car M. A... bénéficiait de l'aide juridictionnelle.
Ces éléments illustrent la protection des droits des redevables face à des décisions administratives, ainsi que la prise en compte des frais engagés par les requérants.
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Interprétations et citations légales
La décision évoque plusieurs articles du droit administratif et de la loi française :
1. Article L. 2333-87 du Code général des collectivités territoriales : Cet article établit que le redevable d'un forfait de post-stationnement doit d'abord solliciter un recours administratif pour contester un avis de paiement, mais il précise également que, si ce recours est infructueux ou en l'absence de paiement, le redevable peut contester le titre exécutoire : “Il appartient en principe au redevable qui entend contester… de saisir l'autorité administrative d'un recours… En cas d'absence de paiement… il est loisible au même redevable de contester ce titre exécutoire…”
2. Article L. 761-1 du Code de justice administrative et article 37 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 : Ces dispositions sont évoquées en faveur de l'octroi de l'aide juridictionnelle et de la prise en charge des frais d'avocat, qui stipulent que les frais de justice doivent être compensés par l'État ou la collectivité concernée lorsque le justiciable a recouru avec succès à la justice.
L'interprétation de ces articles par le Conseil d'État a été clé pour affirmer le droit de M. A... à contester le titre exécutoire. La décision rappelle ainsi l'importance des voies de recours ouvertes aux citoyens contre les décisions administratives et la protection de leurs droits à travers l'accès à la justice.