Résumé de la décision
M. A... conteste deux titres exécutoires émis par l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) relatifs à des forfaits de post-stationnement à Paris. Par des ordonnances du 19 avril 2019, la Commission du contentieux du stationnement payant a rejeté ses requêtes, considérant qu'il ne pouvait pas contester l'obligation de paiement sans remettre en cause la légalité préalable de l'avis de paiement. M. A... se pourvoit en cassation devant le Conseil d'État, qui annule les ordonnances de la Commission, jugeant qu'il est en droit de contester directement le titre exécutoire. Le Conseil d'État renvoie l'affaire à la Commission et impose à la ville de Paris de verser une somme de 2 000 euros à l'avocat de M. A... au titre de l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
Le Conseil d'État souligne que, selon l'article L. 2333-87 du code général des collectivités territoriales, un redevable de forfait de post-stationnement peut contester un titre exécutoire même s'il n'a pas engagé de recours administratif préalable contre l'avis de paiement. La juridiction a constaté que les ordonnances attaquées contenaient une "erreur de droit" en décidant que la contestation de l'obligation de paiement impliquait nécessairement celle de la légalité de l'avis de paiement. Le Conseil d'État conclut que M. A... est fondé à contester la somme mise à sa charge sans devoir remonter à la légalité de l'avis initial.
Interprétations et citations légales
Les interprétations des textes législatifs appliqués dans cette décision soulignent l'autonomie des recours administratifs dans le cadre du contentieux du stationnement payant.
1. Code général des collectivités territoriales - Article L. 2333-87 : Cet article établit la procédure de contestation des titres exécutoires pour le forfait de post-stationnement. Il précise que "le redevable qui conteste le montant du forfait a la possibilité de saisir directement la Commission du contentieux du stationnement payant".
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit le droit à une indemnisation pour les frais engagés par les parties qui ont obtenu gain de cause dans le cadre des contentieux administratifs. Le Conseil d'État en a fait usage en ordonnant le versement de 2 000 euros à la SCP Ghestin, représentant M. A..., en précisant qu'il s'agissait d'une "aide juridictionnelle".
La décision souligne ainsi que la possibilité de contester un titre exécutoire sans avoir à remonter en amont vers la légalité de l'avis de paiement ouvre des avenues de défense pour les redevables dans le cadre du post-stationnement. Le raisonnement du Conseil d'État crée un précédent qui clarifie les droits des contestataires dans ce type de litiges administratifs.