Résumé de la décision
Dans le cadre des élections municipales du 15 mars 2020 à Sainte-Marguerite-sur-Duclair, Mme E... a remporté la majorité des sièges, tandis que M. D... a contesté cette élection par le biais d'une protestation, qu'il a formée devant le tribunal administratif de Rouen. Celui-ci a rejeté sa contestation par jugement du 15 septembre 2020. M. D... a fait appel de cette décision en soutenant que la distribution d'un tract par Mme E... contenait une allégation incorrecte qui aurait pu influencer le résultat des élections. Toutefois, le Conseil d'État a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant la requête de M. D... et considérant que les allégations n'étaient pas "nouveaux éléments de polémique électorale" au sens du code électoral.
Arguments pertinents
1. Sur la diffusion du tract : Le Conseil d'État a relevé que l’allégation contenue dans le tract distribué par la liste de Mme E... le 13 mars 2020 ne constituait pas un élément nouveau de polémique électorale. Il indique que : « une telle allégation, dépourvue de précision quant aux faits reprochés à M. D..., ne peut être regardée comme un élément nouveau » puisque les différends entre les parties étaient déjà connus des électeurs.
2. Sur l'influence sur le scrutin : L'heure tardive de la diffusion du tract et son ampleur ne suffisent pas à établir un impact sur la sincérité du scrutin. Le Conseil précise que « M. D... n'est pas fondé à soutenir que cette distribution a été de nature à altérer la sincérité du scrutin ».
3. Déclaration finale : Le jugement et les conclusions qui en découlent sont déclarés non fondés. Le Conseil d'État a refusé de faire droit aux demandes de M. D... ainsi qu'à celles de Mme E..., affirmant qu'aucune somme ne serait mise à la charge de M. D... en vertu de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 48-2 du Code électoral : Cet article interdit explicitement aux candidats de diffuser des éléments de polémique électorale à un moment où leurs adversaires ne pourraient y répondre avant la fin de la campagne. Le Conseil y fait référence pour analyser la légalité de la diffusion du tract, précisant qu’aucune nouvelle information n'a été introduite à la veille de l'élection.
2. Article L. 49 du Code électoral : Cet article établit que la campagne électorale prend fin la veille du scrutin à zéro heure. Le Conseil se fonde sur cet article pour situer la temporalité des actes de campagne et apprécier leur impact.
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Il est questionné quant aux frais engagés pour la procédure. Tandis que M. D... a demandé la révision, le Conseil a tenu à insister sur le fait qu'il n'y a pas lieu de faire une telle charge, soulignant que les circonstances de l'affaire ne le justifient pas.
En conclusion, cette décision illustre l'importance de la transparence des campagnes électorales et la nécessité pour les candidats de communiquer de manière responsable, tout en respectant les règles prévues par le code électoral.