Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi en cassation contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Lyon, qui avait annulé un jugement du tribunal administratif de Clermont-Ferrand ainsi qu'un permis de construire délivré par le maire de la commune de Saint-Donat à M. B.... La cour de cassation a conclu que la cour administrative d'appel avait fait une erreur de droit en exigeant que le projet de construction entraîne une augmentation de la population pour bénéficier de l'exception prévue par l'article L. 111-1-2 du code de l'urbanisme. En conséquence, l'arrêt attaqué a été annulé, et l'affaire a été renvoyée à la cour administrative d'appel de Lyon.
Arguments pertinents
1. Application de l'article L. 111-1-2 du code de l'urbanisme : La cour a constaté que la cour administrative d'appel avait conditionné l'application de l'exception à l'augmentation de la population communale, alors que cette condition n’est pas requise par la loi. Cela a conduit à l'annulation de l'arrêt. Le jugement expliquait qu'« en méconnaissance des principes énoncés » les juges d'appel ont erré.
2. Conséquences financières : La décision de renvoyer au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative stipule que la commune, n'étant pas perdante, ne doit pas verser de frais, mais M. D... doit verser 2 000 euros aux parties gagnantes.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 111-1-2 du Code de l'urbanisme : Cet article stipule les conditions d'exception à la constructibilité limitée en l'absence de document d'urbanisme opposable. La cour a interprété que l’autorisation de construire est conditionnée par l'intérêt communal, qui ne se limite pas à la seule augmentation de la population : « [...] seules sont autorisées, en dehors des parties actuellement urbanisées de la commune : [...] 4° Les constructions ou installations, sur délibération motivée du conseil municipal, si celui-ci considère que l'intérêt de la commune... le justifie. »
2. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article régule les condamnations financières dans les litiges administratifs : « Les frais de justice exposés par la partie perdante sont mis à la charge de l’État ou de la collectivité publique concernée. » La cour a noté que la commune n'étant pas perdante, M. D... avait obligation de contenir les frais liés à sa demande.
Cette décision souligne l'importance de l'interprétation correcte des textes juridiques, en particulier concernant les enjeux d'urbanisme et la capacité des communes à apprécier l’intérêt de projets de construction au-delà des simples considérations démographiques.