Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A... a contesté la légalité d'un arrêté du 28 novembre 2014 fixant la valeur du point d'indice de pension militaire d'invalidité au 1er avril 2014. La cour régionale des pensions d'Aix-en-Provence a rejeté cette contestation en considérant qu'elle n'était pas compétente pour apprécier la légalité d'une mesure à caractère général. La décision ayant été rendue, Mme A... a formé un pourvoi en cassation. Le Conseil d'État, après avoir examiné les arguments, a annulé l'arrêt de la cour régionale pour erreur de droit, a renvoyé l'affaire à la cour régionale des pensions de Montpellier et a ordonné que l'État verse 3 000 euros à l'avocat de Mme A..., sous certaines conditions.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : Le Conseil d'État a jugé que la cour régionale des pensions a commis une erreur de droit en considérant qu'elle ne pouvait pas apprécier la légalité de l'arrêté en raison de sa nature générale. En règle générale, "la juridiction des pensions est compétente pour apprécier la légalité des actes administratifs" en lien avec les litiges qui lui sont soumis.
2. Droit à l'aide juridictionnelle : Le Conseil d'État a souligné que, étant bénéficiaire de l'aide juridictionnelle, l'avocat de Mme A... pouvait invoquer les dispositions pertinentes concernant le remboursement des frais, stipulant que "l’État versera à la SCP de Nervo et Poupet une somme de 3 000 euros, au titre des articles L. 761-1 du code de justice administrative et 37 de la loi du 10 juillet 1991".
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs textes législatifs ont été appliqués :
1. Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre : Bien que le jugement porte principalement sur la compétence de la cour, ce code établit les principales règles réglementaires concernant la pension militaire, notamment celles qui régissent les recours contre les actes administratifs.
2. Code de justice administrative - Articles L. 761-1 et R. 1 : Ces articles sont cruciaux pour la question des frais de justice. L'article L. 761-1 dispose que l'État peut être condamné à payer à une partie une somme au titre des frais exposés, ce qui a été appliqué en faveur de l'avocat de Mme A.... Quant à l'article R. 1, il précise les conditions sous lesquelles la juridiction administrative exerce son pouvoir de vérification de la légalité des actes.
3. Loi du 10 juillet 1991 - Article 37 : Cet article rappelle que les avocats peuvent bénéficier d’un remboursement lorsque leurs clients sont éligibles à l'aide juridictionnelle. Le Conseil d'État a conditionné le versement des 3 000 euros à la renonciation par l'avocat de percevoir la part contributive de l’État, afin de respecter les règles d'attribution de l'aide juridictionnelle.
En résumé, le Conseil d'État, par son arrêt, souligne la compétence des juridictions administratives à annulé des actes réglementaires lorsqu'une illégalité est mise en avant, tout en garantissant que les avocats des bénéficiaires de l'aide juridictionnelle puissent obtenir un remboursement des frais engagés.