Résumé de la décision
M. A... a été admis à bénéficier de l'aide juridictionnelle pour un litige devant une juridiction judiciaire. Après plusieurs désignations d'avocats, il a déposé une plainte concernant leurs compétences auprès de l'ordre des avocats au barreau de Lyon, demandant une indemnisation pour le préjudice qu'il estimait avoir subi à cause de ces désignations. La demande d'indemnisation a été rejetée par la bâtonnière, poussant M. A... à saisir le tribunal administratif de Lyon. Cependant, le tribunal a rejeté sa demande comme irrecevable. M. A... a alors formé un pourvoi en cassation contre le rejet de son appel. La décision du Conseil d'État a finalement confirmé le rejet de son pourvoi, considérant que les questions soulevées relevaient de la compétence juridique judiciaire et non administrative.
Arguments pertinents
1. Compétence juridictionnelle : Le Conseil d'État a affirmé que les décisions concernant l'aide juridictionnelle dans le cadre d'un litige relevant de la juridiction judiciaire ne relèvent pas de la compétence de la juridiction administrative. Cela inclut les décisions du bureau d'aide juridictionnelle et de l'ordre des avocats. Ce point a été formulé ainsi : « les décisions relatives à l'aide juridictionnelle prises à l'occasion d'un litige relevant de la compétence de la juridiction judiciaire ne relèvent pas de la compétence de la juridiction administrative ».
2. Irrecevabilité des conclusions : Bien que l'ordonnance initiale ait rejeté la demande pour irrecevabilité, le Conseil d'État a substitué un motif de pur droit, déclarant que les conclusions de M. A... soulevaient un litige qui n'était pas de la compétence juridictionnelle administrative. Le texte souligne que « ce motif, qui est de pur droit, doit être substitué [à celui de l'irrecevabilité] ».
Interprétations et citations légales
1. Loi du 31 décembre 1971 : Cette loi, qui réaffirme la distinction entre les compétences des juridictions administratives et judiciaires, a été citée pour expliquer pourquoi les demandes de M. A... ne pouvaient être examinées par la juridiction administrative.
2. Code de justice administrative - Article R. 411-1 : Cet article précise les conditions dans lesquelles les conclusions doivent être formulées afin d'être recevables. Dans ce contexte, même si M. A... a soulevé des problèmes relatifs à l'aide juridictionnelle, le litige lui-même ne relevait pas du champ d'application du droit administratif.
3. Loi n° 91-674 du 10 juillet 1991 : Mentionnée pour rappeler le cadre des dispositions relatives à l'aide juridictionnelle et à la responsabilité des avocats. Le Conseil d'État a clairement indiqué que les décisions prises par les organismes associatifs dans le cadre de l'aide juridictionnelle ne faisaient pas l'objet de recours devant le juge administratif.
En conclusion, cette décision met en évidence la nette séparation entre les compétence de la justice administrative et celles de la justice judiciaire, dans le contexte de l'aide juridictionnelle, en énonçant clairement les raisons pour lesquelles M. A... n'a pas pu voir ses demandes examinées par le tribunal administratif.