Résumé de la décision
La décision concerne la requête de Mme A...B..., qui demande l'annulation de la décision du 22 juin 2018 de la garde des sceaux, ministre de la justice, refusant son autorisation à participer aux épreuves du concours de recrutement de magistrats du second grade pour la session 2018. Le Conseil d'Etat, par ordonnance n° 1814399, a examiné la légalité de cette décision. En conclusion, il a rejeté les requêtes de Mme B..., considérant que la garde des sceaux n'avait pas commis d'erreur manifeste d'appréciation en écartant sa candidature.
Arguments pertinents
1. Conditions d'âge et d'expérience : Le Conseil d’Etat a rappelé que les candidats au concours de magistrature doivent être âgés d'au moins 35 ans et justifier d'au moins 7 ans d’expérience professionnelle dans le domaine juridique, administratif, économique ou social. Cela est précisé par l’article 21-1 de l’ordonnance n° 58-1270 du 22 décembre 1958.
2. Appréciation des compétences : Le Conseil a confirmé que la garde des sceaux a correctement apprécié le dossier de Mme B..., considérant que son expérience en tant que professeur d'économie et de gestion ne satisfaisait pas les conditions requises, à savoir une expérience qualifiante dans le domaine juridique.
> "Il ne ressort pas des pièces des dossiers que la garde des sceaux, ministre de la justice, ait commis une erreur manifeste d'appréciation en écartant la candidature de Mme B..."
Interprétations et citations légales
- Ordonnance n° 58-1270 du 22 décembre 1958 - Article 21-1 : Cet article précise les critères requis pour le recrutement des magistrats, notamment l’âge et l’expérience professionnelle. Il stipule :
> "Deux concours sont ouverts pour le recrutement de magistrats du second et du premier grade de la hiérarchie judiciaire. / Les candidats doivent remplir les conditions prévues à l'article 16. / Ils doivent en outre : / 1° Pour les candidats aux fonctions du second grade de la hiérarchie judiciaire, être âgés de trente-cinq ans au moins au 1er janvier de l'année d'ouverture du concours et justifier d'au moins sept ans d'activité professionnelle dans le domaine juridique, administratif, économique ou social, les qualifiant particulièrement pour exercer des fonctions judiciaires."
- Erreurs d’appréciation : La notion d'« erreur manifeste d'appréciation » est cruciale dans l’évaluation des décisions administratives. Dans cette affaire, le Conseil a examiné si la décision de la garde des sceaux pouvait être qualifiée de déraisonnable ou d'illégale. La conclusion suggère que les critères appliqués étaient adéquats et en conformité avec les textes en vigueur.
En conclusion, le Conseil d’Etat a confirmé la légalité de la décision de la garde des sceaux en estimant qu'elle était conforme aux exigences légales et que la candidate ne satisfaisait pas aux exigences de qualification nécessaires pour le concours.