Résumé de la décision
L'association Les Amis de la Terre France, en collaboration avec Greenpeace France, a formé un pourvoi en cassation contre une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, qui avait refusé de suspendre l'exécution d'un arrêté préfectoral autorisant la société Total Exploration et Production Guyane française à réaliser des forages d'exploration pétrolière en Guyane. Cependant, entre-temps, les travaux autorisés par cet arrêté ont été arrêtés, rendant la demande de suspension sans objet. Par conséquent, le Conseil d'État a décidé qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur les pourvois, et a rejeté les conclusions des parties concernant les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Perte d'objet de la demande : Le Conseil d'État a constaté que, suite à l'arrêté du 1er mars 2019 et à la déclaration d'arrêt définitif du 31 mai 2019, les travaux autorisés par l'arrêté du 22 octobre 2018 avaient été interrompus. Cela a conduit à la conclusion que les demandes de suspension et d'annulation de l'ordonnance du juge des référés avaient perdu leur objet. Le Conseil d'État a affirmé : « il en résulte que les conclusions des associations requérantes tendant à la suspension de l'exécution de cet arrêté [...] ont perdu leur objet. »
2. Absence de décision sur les frais de justice : Étant donné que les demandes des parties avaient perdu leur objet, le Conseil d'État a également décidé qu'il n'y avait pas lieu de faire droit aux conclusions relatives aux frais de justice, tant pour les associations requérantes que pour la société Total Exploration et Production Guyane française.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Le Conseil d'État a appliqué cet article en soulignant que, sans l'existence d'une décision en cours d'exécution, il n'y avait plus de base pour une telle demande.
2. Conséquences de l'arrêt des travaux : La décision du Conseil d'État met en lumière l'importance de l'exécution des décisions administratives dans le cadre des procédures de référé. En l'absence d'effets de l'arrêté contesté, le Conseil a conclu qu'il n'y avait plus de raison de statuer sur les demandes de suspension, ce qui illustre le principe selon lequel les recours doivent avoir un objet concret et actuel.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article prévoit que les frais de justice peuvent être mis à la charge de l'État dans certaines conditions. Cependant, le Conseil d'État a décidé de rejeter les demandes de frais, soulignant que les circonstances de l'affaire ne justifiaient pas une telle décision.
En somme, cette décision du Conseil d'État illustre l'importance de l'objet des recours en matière administrative et la nécessité d'une situation actuelle pour justifier une intervention judiciaire.