Résumé de la décision
Dans l'affaire opposant M. A... au ministre de l'action et des comptes publics, M. A... a contesté un titre exécutoire d'un montant de 10 699 euros émis le 31 août 2016 à la suite de la suspension de sa retraite. Le tribunal administratif de Rennes a annulé ce titre le 31 août 2018. En cassation, le ministre a contesté cette annulation. La décision annulée du tribunal administratif a été révisée, statuant que le tribunal avait commis une erreur de droit en se basant sur une interprétation incorrecte des exigences légales concernant la signature du titre de perception.
Arguments pertinents
1. Sur l'exigence de mention des noms et qualité : Le tribunal administratif a annulé le titre exécutoire en se basant sur le fait que l'état récapitulatif produit par l'administration, bien qu'il comportât une signature, ne mentionnait pas l'identité et la qualité de l'auteur de la décision. Toutefois, la cour a jugé que le titre de perception devait comporter les nom, prénom, et qualité de l'auteur, ce qui était le cas dans la décision initiale.
- Citation pertinente : « Dire que le titre de perception individuel délivré par l'Etat doit mentionner les nom, prénom et qualité de l'auteur de cette décision ».
2. Sur la régularisation de l'acte : Le jugement a en outre erré en présumant que le document présenté ne pouvait pas régulariser le titre de perception. La loi impose à l'administration de justifier que l’état revêtu de la formule exécutoire comporte la signature de l'auteur, mais sans obligation de mentionner les détails du signataire dans ce dernier.
- Citation pertinente : « Ces dispositions n'imposent pas, en revanche, de faire figurer sur cet état les nom, prénom et qualité du signataire ».
Interprétations et citations légales
Le jugement et la décision de cassation se fondent sur plusieurs textes de loi qui précisent les exigences relatives aux titres de perception :
1. Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 212-1 : Cet article stipule que « Toute décision prise par une administration comporte la signature de son auteur ainsi que la mention, en caractères lisibles, du prénom, du nom et de la qualité de celui-ci ». Ceci pose l'exigence d'identifier clairement le signataire d'un acte administratif.
2. Loi n° 2010-1658 du 29 décembre 2010 - Article 55, V : Cet article spécifie les modalités pour les titres de perception délivrés par l'État, en précisant que la signature figure sur un état revêtu de la formule exécutoire, utilisé en cas de contestation. Cette distinction permet de clarifier que le document justificatif, bien qu'il doive être signé, n'est pas tenu de mentionner les détails du signataire.
Ces interprétations soulignent l'importance d'un cadre juridique clair autour des exigences de documentation administrative, et la décision souligne que l'absence des détails du signataire sur l'état ne constitue pas une irrégularité suffisante pour annuler le titre exécutoire lorsque celui-ci respecte les exigences de base en matière d'identification de l'auteur. Cette décision réaffirme également l'idée que la responsabilité de fournir des preuves incombent à l'administration, tout en clarifiant les conditions dans lesquelles un acte administratif peut être contesté.