Résumé de la décision
La société Brisset, chargée de deux lots d’un marché de travaux pour la construction d'un EHPAD, conteste les pénalités de retard qui lui ont été infligées par l'EHPAD "Les Résidences de Bellevue". La Cour administrative d'appel de Nantes, ayant examiné les retards attribués à la société Brisset, a confirmé la légitimité des pénalités imposées. Le Conseil d'État a admis le pourvoi de la société Brisset concernant ces pénalités, mais a finalement décidé de le rejeter, confirmant que la société Brisset était bien responsable des retards. En conséquence, la Cour a condamné la société à verser 3 000 euros à l'EHPAD au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Responsabilité partielle et pénalités de retard : La décision souligne que lorsque la responsabilité d'un retard est partiellement imputable au cocontractant, les pénalités ne doivent être calculées que sur les jours de retard qui lui sont directement attribuables. Le jugement a validé que les pénalités infligées étaient fondées sur un nombre de jours de retard inférieur aux jours effectivement constatés, et que la société Brisset ne pouvait pas contester cette évaluation :
> "il résulte de l'instruction que la société ne serait pas à l'origine de ces jours de retard".
2. Motivation de l'arrêt : La Cour a valorisé son appréciation souveraine, affirmant que son jugement était suffisamment motivé, sans erreur de droit. En effet, la cour a pris en compte les pénalités révisées, rendant la sanction proportionnelle au montant du marché :
> "la cour a également relevé... que leur montant a été à bon droit ramené par les premiers juges à un niveau très inférieur à celui que la seule application des documents contractuels aurait conduit à retenir".
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que les frais de justice doivent être mis à la charge de la partie perdante. Dans cette instance, l'EHPAD, partie qui n'a pas perdu, n'est pas redevable de coûts, tandis que la société Brisset, perdante, doit indemniser. Cela souligne l’importance de la définition de la partie perdante dans le cadre des litiges administratifs.
> "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de l'EHPAD".
2. Décret n° 76-87 du 21 janvier 1976 : Bien qu'non cité dans les détails, ce décret régissant les marchés publics symbolise les cadres juridiques à respecter lors d’attribution et d’exécution des marchés, notamment en matière de pénalités applicables lors de retards d'exécution.
La décision, en se basant sur une solide analyse des preuves et des motivations circonstanciées de la Cour administrative d'appel, réaffirme la nécessité d'une interprétation flexible mais rigoureuse des obligations contractuelles et des sanctions associées en cas de non-respect.